5 films brefs de Randa Maroufi

Projection de cinq films de la réalisatrice franco-marocaine : Bab Sebta (2019 - 19'), Barbès (2019 - 6'), Le Park (2015 - 14'), Stand-by Office (2017 - 13') et La Grande Safae (2014 - 16')

Randa Maroufi s’intéresse à la mise en scène des corps dans l’espace public ou intime. Une démarche souvent politique, qui revendique l’ambiguïté pour questionner le statut des images et les limites de la représentation.

Bab Sebta

Bab Sebta désigne en arabe Ceuta, enclave ibérique située au Maroc, face à l'Espagne. Littéralement, la Porte de Ceuta. « Passer » cette porte signifie entrer en Europe. De cette singularité géographique, Randa Maroufi en retient l'économie induite et les rapports de pouvoirs  qui s'y révèlent. Sa caméra glissant d'un point  à l'autre, Randa Maroufi déroule en de longs plans les interminables files d'attentes, certains s'affairant là à la préparation de ballots ventrus et colorés, ici à la dissimulation de denrées ou encore soumis au contrôle. Défilent biscuits, électroménager, vêtements pliés, roulés, empilés, marchandises de toutes sortes. Autant d'événements réunis en un lieu unique, déployés en une fresque fourmillante, que l'on suit gestes après gestes. Rigoureuse chorégraphie des corps et des mouvements individuels et collectifs, nourrie en off de récits diffractés, de passeurs, de douaniers ou d'annonces policières, relatant trafics, ruses et astuces, laissant deviner les drames. Un Reenactment, contrebandières elles-mêmes comprises, pour une épopée déjouant l'écume et donnant à voir une cartographie géopolitique habitée. (Nicolas Féodoroff)

Le Park

Une lente déambulation dans un parc d'attraction abandonné au coeur de Casablanca. Le film dresse un portrait de jeunes qui fréquentent ce lieu et met en scène ces durées de vie, minutieusement recomposées et souvent inspirées d'une d'image trouvée sur les réseaux sociaux.

Stand-by Office

Un groupe de personnes dans un environnement de bureau. Des gestes quotidiens de travail sont observés dans tout le bâtiment. La caméra circule continuellement et change progressivement notre perception de cet espace. On se pose la question : « Que signifie ce bureau pour ce groupe de personnes ? ». We are here est un groupe de réfugiés à Amsterdam qui ne reçoit aucun logement de la part du gouvernement, mais ne peut pas non plus travailler. Le groupe a décidé de rendre visible la situation inhumaine dans laquelle il se trouve, en ne se cachant plus, mais en montrant la situation des réfugiés qui sont « en dehors de la loi » aux Pays-Bas.

La Cômerie
Du 19 au 25 sept. : jeu, ven 19h - sam 15h
Entrée libre
www.actoral.org
174, rue Breteuil
13006 Marseille
04 91 37 97 35