Pas de pitié pour la croissance

Pas de pitié pour la croissance

« Allez mange, sinon tu vas pas grandir. » La croissance est la fiction la mieux entretenue par notre époque. On y goûte, enfant, et on s’habitue au mensonge administré pour notre bien. On y prête encore l’oreille, adulte, quand on nous refourgue le remède à tous nos maux. Le malade est imaginaire, pas le mal. Les économistes en conviennent. Une croissance économique forte assure la prospérité. Facile d’être pour. Encore faut-il discuter des conséquences les plus fâcheuses, en particulier sur l’environnement et les inégalités de répartition des efforts et des gains. Mais ce débat n’a plus lieu d’être. Le retour de la croissance est un mensonge éhonté et simpliste. Cela n’arrivera plus en Europe. Le pire est donc de ne pas se préparer. La transition doit gagner la lutte contre la destruction, seule voie pacifique ouverte.
La dynamique Alternatiba a fini son périple à Paris ce week-end dans une grande fête réunissant plusieurs dizaines de milliers de personnes Place de la République. Toutes les initiatives de transition, d’alternatives ou de solutions concrètes se mêlaient dans une volonté de changement portée par ceux capables de le faire. Nous. Au mois de juin dernier, l’étape marseillaise de leur Tour s’est heurtée au refus de la municipalité de l’accueillir, pour des motifs fallacieux. L’Alternatibaïoli a quand même eu lieu. Ce mouvement « est passé sous les radars de la télévision », rapporte le site d’information Arrêts sur images. « The Revolution will not be televised », disait le poète américain Gil Scott-Heron. Elle ne passera pas par Marseille non plus ?

Victor Léo