Marche forcée

Marche forcée

Le sigle d’En Marche répète les initiales du candidat élu. Emmanuel Macron se défend de les avoir choisies à dessein. À voir les images de l’homme seul parcourant les interminables derniers pas de sa courte marche d’accès au pouvoir, on peut déjà subodorer la première fumisterie du quinquennat. Le culte de la personnalité habite déjà l’homme, investi à 39 ans sans avoir vécu l’échec. Le Prince des marchants ressasse ses antiennes — mobilité, modernisation et renouvellement — et nous infligera pourtant un programme vieux comme le monde introduit en bourse. Tout changer pour que rien ne change est une promesse. Monsieur le Président entend respecter à la lettre le programme des « réformes structurelles » recommandé par la Commission européenne (1) et appliqué depuis cinq ans. Macron, c’est Magic System : bouger, bouger. Et quand il faudra se poser pour réfléchir, préférer ses semblables aux chiffres, le marchand reprendra le manche. Et nous rappellera qui est le maître si on ne suivait pas la cadence. En avant, marche !

Victor Léo

 

Notes
  1. http://ec.europa.eu/europe2020/pdf/csr2016/csr2016_france_fr.pdf[]