La Maison de Gustavo Giacosa © David Richard

La Maison par la Cie SIC. au Théâtre du Merlan

Courant d’air

 

Le Théâtre du Merlan programme cette semaine La Maison de Gustavo Giacosa, qui nous avait déjà éblouis avec Ponts suspendus. L’occasion de découvrir cet artiste inventif qui choisit un mot et le retourne dans tous les sens pour en tirer sa quintessence.

 

Gustavo Giacosa sait rendre la pareille à ceux qui l’ont touché. Interprète chez Pipo Delbono, il a su retenir la puissance du bordel organisé où le collectif fait imploser le synopsis pour emmener le théâtre dans des contrées inconnues. On l’a déjà dit maintes fois ici, le théâtre italien aime fabriquer des images qui dépassent le texte et emmènent la troupe à la recherche d’une peinture oubliée. Dans cette fulgurance des symboles, la raison disparaît dans un tourbillon où les images naissent les unes après les autres et sans lien apparent. Ce n’est pas de l’écriture automatique, mais plutôt une manière impénétrable de fabriquer un théâtre personnel. Gustavo Giacosa décide d’habiter la maison pour mieux comprendre comment la déshabiller, pour lui donner une âme avec ses fantômes et sa respiration. Pour emmener le petit homme dans un espace de confort (le toit) et d’incertitudes (les portes). Dans le cinéma, la maison est le symbole de la famille et des enfants, du chien aussi. Sur cette peinture idéale, le scénariste prend un malin plaisir à découper lentement la toile au cutter pour mieux laisser l’horreur s’installer. La maison, c’est un rêve éveillé, une aire de jeux et de sécurité, une source d’emmerdes et de divorces, un tout et un rien, un obvie et un obtus.

Karim Grandi-Baupain

 

La Maison par la Cie SIC. 12 : le 25/03 au Théâtre du Merlan (Avenue Raimu, 14e).
Rens. : 04 91 11 19 20 / www.merlan.org

Pour en (sa)voir plus : www.sic12.org