Le Quattro Volte (Italie/Suisse/Allemagne – 2010) de Michelangelo Frammartino (Potemkine)

Bonne nouvelle : le nouveau cinéma italien envoie ces dernières années quelques signes positifs sur son état de santé. Parmi les jeunes cinéastes prometteurs, à l’instar d’un Pietro Marcello, Michelangelo Frammartino est sans conteste l’un des artistes à suivre de près. Face à une industrie cinématographique transalpine encore fragile, il n’a pas hésité à se plonger dans l’aventure de la réalisation avec une économie de moyens qui force le respect. Son premier film, Il Dono, avait été bâti avec 5 000€. Comme aime à le souligner Frammartino, « On n’a pas réalisé le film parce qu’on avait 5 000 euros, au contraire, c’est le film qui avait besoin de 5 000 euros pour venir au monde. » Le Quattro Volte jouit de moyens un poil plus élevés, mais la rigueur semble de mise dans ce chant élégiaque d’une contrée, la Calabre, aux prises avec quatre éléments : le film est ainsi construit autour des relations cosmogoniques entretenues par le végétal, le minéral, l’humain et l’animal.

EV