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La revue AAARG!

Grandir, par la bande

 

Une revue, un site Internet, un local, et maintenant un magazine. Rien n’arrête AAARG!, qui poursuit son aventure en ouvrant un nouveau chapitre de son histoire. Suivez le guide.

 

Déjà deux ans d’histoire, et l’équipe de la revue AAARG! se lance dans un nouveau projet : un magazine distribué en kiosques. Toute belle, toute fraiche, la revue fait donc peau neuve sous forme de mensuel, moins onéreux et plus largement distribué, avec un tirage à 50 000 exemplaires, et un prix divisé par trois par rapport à son prédécesseur.
Sorti de la bulle cérébrale de Pierrick Starsky, directeur de publication et rédacteur en chef, ce périodique ne cache pas ses influences, que ce soit Pilote, A suivre, Hara Kiri ou Métal Hurlant… Ce n’est d’ailleurs pas pour rien que le co-fondateur de ce dernier, Jean-Pierre Dionnet, vous met en garde : « Si je vais chez vous, et que je ne vois pas AAARG!, je repars. »
L’évolution vers le magazine s’est faite suite au regard de la concurrence d’autres revues, du besoin d’être « moins foutraque dans son organisation », pour fidéliser un lectorat qui n’a pas toujours les bourses bien remplies (et qui recherche un matériau imaginatif en dehors des niches de genre) tout en restant accessible, et ce « sans prendre les lecteurs pour des consommateurs ou des cons. »
Ce nouveau projet a certes abouti grâce à un véritable travail d’équipe, et au soutien d’auteurs contributeurs fidèles plus ou moins connus (de Morvan à Berbérianen passant par Jason Little ou Pierre Place), mais aussi grâce au succès inespéré d’un financement participatif de soixante mille euros. Tout comme les humains, qui n’ont pas dit leur dernier mot face aux robots, le papier résiste donc toujours face au numérique. Mais AAARG! vit aussi grâce à son local, partagé avec l’association Jolly Rodger, où sont organisés expositions, lectures, signatures d’ouvrages ou d’autres évènements plus atypiques à l’instar de cette « journée tatouage » autour de motifs de bande dessinée… En somme, l’aventure d’AAARG! rappelle que derrière tout projet artistique se trouve un lieu, des femmes et des hommes, des idées, un modèle économique capable de se remettre en question et beaucoup de volonté. Si bien que sitôt lancée, l’équipe du magazine enchaîne les projets d’éditions de livres d’auteurs ou de séries limitées. La suite au prochain numéro, donc.

Guillaume Arias

 

Bonus
Questionnaire à la Proust avec Pierrick Starsky
Si AAARG! était…

… un cri d’agonie ?
Ce ne serait pas une mort, mais plutôt d’abord un cri de naissance, un cri de colère, un cri de joie, un cri de douleur et, si ce devrait être un cri de mort, celle des ennemis de l’imaginaire.

… un personnage de BD ?
Tous les personnages ! Même s’il me vient à l’esprit que l’idée d’AAARG! est venue des œuvres de Tardi où ce type d’onomatopée est fréquent. Je dirais les bons personnages du passé et les bons à venir que l’on aura inspirés.

… une bande originale de film ?
Un hybride de Morricone, Strauss, John Williams, Bernard Herrmann et, bien sûr, John Carpenter.

… un plat ?
Des spaghettis bien sûr !

 

AAARG/ Jolly Rodger : 76 rue des trois frères Barthélémy, 6e.
Rens. : www.aaarg.fr