Grey’s anatomy

Grey’s anatomy

Des couloirs arpentés à tombeau ouvert, un ballet de blouses (im)maculées, des drains thoraciques qui sifflent plus de trois fois, une valse de baisers volés et secrets violés, entre deux giclées…

Des couloirs arpentés à tombeau ouvert, un ballet de blouses (im)maculées, des drains thoraciques qui sifflent plus de trois fois, une valse de baisers volés et secrets violés, entre deux giclées de sang et un corps médical tout droit sorti d’un catalogue de mode — à l’exception de George, échappé d’un chenil pour chiens dépressifs. Non, nous ne sommes pas au Cook County de John Wells, le modèle avoué de la créatrice Shonda Rhimes, mais au Seattle Grace Hospital de Grey’s anatomy. Si le défi était de taille — comment diable passer après Urgences, Chicaco hope, La clinique de la forêt noire (hem…) et Dr House ? —, l’ambition pas si démesurée que ça puisque le show, depuis son lancement au printemps 2005, fait régulièrement la nique à tous Les experts de l’oncle Sam. Et le résultat, épatant. Parce que, tout d’abord, le modus vivendi du show, où se répondent formations professionnelle et sentimentale, rythmé par des répliques de haute voltige, porté par une BO impec’, le tout arrosé à l’eau de rose, est d’une efficacité redoutable. Ensuite, la voix off de l’héroïne mochissime qui fait le lien entre sa vie et son travail, son collagène et son nombril, la série et nous, n’est pas sans nous rappeler celle de la Bradswhaw de Sex & the City — ou comment surfer sur les mots lorsqu’on fait du surplace dans la vraie vie. Le comique de situation, enfin, fait clairement référence au burlesque intime de la troupe de clowns tristes d’Ally McBeal. Carry et Ally n’en avaient pas fini avec nous, c’est tant mieux, l’uniforme médical leur va si bien…

Henri Seard