La Tortue Rouge de Michael Dudok de Wit

Festival Ghibli au Cinéma Les Variétés

Festin animé

 

Profitant d’un catalogue disponible chez Walt Disney, le cinéma Les Variétés nous propose de passer du printemps à l’été en compagnie de la Princesse Mononoké, du Voisin Totoro, ou encore de la sirène Ponyo. Une rétrospective guidée du Studio Ghibli tout en douceur.

 

L’été approche et un peu de fraîcheur est la bienvenue. Quoi de mieux que l’ombre d’une salle obscure et la lumière d’un dessin animé pour rassembler tout le monde à l’abri du mistral ? Le Cinéma Les Variétés comporte dans son nom la promesse du divertissement. On ne sera donc pas surpris de les voir proposer une rétrospective du Studio Ghibli permettant de rassembler petits et grands, célibataires et couples, amis et proches.

Empruntant son nom à un avion de reconnaissance italien de la Seconde Guerre Mondiale, pour marquer l’engouement de son co-fondateur le plus célèbre Hayao Miyazaki, le studio japonais Ghibli naît en 1985, avant de se spécialiser dans les longs-métrages d’animation. À cette époque, les séries animées japonaises emplissent les petits écrans du monde entier, entre science-fiction (Goldorak, Albator), épopées historico-fantastiques (Les Cités d’Or), séries romantiques (Candy, Princesse Sarah), enfants héros (Rémi sans famille, Tom Sawyer), animaux sans sauvagerie (Bouba, Bibifoc) et combats à onomatopées criées (Ken le Survivant, Dragon Ball). Comment, dans un tel contexte, augmenter la durée et la taille de l’écran, en touchant tous les âges ? L’universalité des messages et le soin apporté aux scénarios et aux dessins seront la clé du succès de Ghibli. Il faut dire que près de cent cinquante salariés s’attellent à la tâche.

Avec vingt-deux longs-métrages à son actif, dont neuf réalisés par le maître Miyazaki, Ghibli a étiré nos sourires (Mes voisins les Yamada du génial Isao Takahata), fait couler plusieurs larmes (Le Tombeau des lucioles du même Takahata) et entretenu la machine à s’évader des spectateurs (Le Voyage de Chihiro). Décortiquer chacun de ces « animes » serait ici vain vu leur nombre et la quantité d’écrits disponibles. Quatre de ces (chefs d’)œuvres ainsi qu’une rétrospective programmée en 2015 à l’Institut de l’Image d’Aix ont d’ailleurs été chroniqués dans ces colonnes.

Rappelons donc simplement que l’auteur phare du studio est un grand amateur d’aviation, d’où la présence d’objets volants plus (avions) ou moins (châteaux) identifiés dans ses œuvres. Il cherche aussi tout particulièrement à nous alerter sur l’humilité à faire preuve face à Dame Nature (Princesse Mononoké) ou sur l’absurdité dommageable de la guerre (Porco Rosso, Le Vent se lève).

C’est donc avec l’assurance d’un régal absolu que l’on s’apprête à (re)découvrir pas moins de quinze chefs-d’œuvre de chez Ghibli dont le dernier en date, la mystique et planante Tortue Rouge, qui marque une ouverture vers l’Europe (son réalisateur, Michael Dudok de Wit est néerlandais). Profitons aussi pour rassurer les aficionados de Miyazaki, déçus d’apprendre sa retraite annoncée en 2013 : Boru la petite chenille marquera son retour en 2019.

 

Guillaume Arias

Festival Ghibli : jusqu’au 29/08 au Cinéma Les Variétés (37 rue Vincent Scotto, 1er). Rens. : 09 75 83 53 19

Pour en (sa)voir plus : www.studioghibli.fr/les-films/

Le programme complet du Festival Ghibli ici