Etat d’urgence sociale

Etat d’urgence sociale

Petite devinette. Quel est le point commun entre un resto sur le Vieux-Port et une école primaire à Marseille ? L’apparence de salubrité. Si notre bonne ville s’est faite spécialiste des apparences trompeuses, du Pitalugue à la Cagole, le respect dû à ses citoyens ne peut se satisfaire d’une entourloupe. Les attentes légitimes de parents d’élèves d’un accueil simplement normal, et au minimum digne, à l’école, sont reçues par un coup de gueule du Maire contre Libé et des propos ineptes et insultants de l’adjoint responsable de cette mauvaise politique à la Ville. Après le fiasco des temps d’activités périscolaires, l’année dernière, qui avait causé tant de tort, voilà qu’on apprend, grâce à Marsactu notamment, que le budget alloué à l’éducation est très nettement inférieur aux autres grandes villes. Donner à chaque enfant une table, une chaise, du chauffage et de l’hygiène ne doit même pas poser la question des moyens. Ville pauvre ou pas, il y a obligation de résultat. Point à la ligne.

Tirer sur le messager est une réaction irresponsable. Le lanceur d’alerte de cette situation, l’enseignante Charlotte Magri, qui nous accusait tous ensemble de ne pas faire le minimum, doit être saluée. Du local au global, tout comme ceux qui dénoncent l’état d’urgence permanent et la politique d’exception dans une période troublée sans opposition. Quel est le point commun entre un État républicain et un État totalitaire ? L’apparence de démocratie. L’urgence serait sécuritaire. Le terroriste a bon dos. L’urgence est sociale. Les enfants ont froid tous les hivers.

Victor Léo