Edito n° 342

Edito n° 342

Dépassé par les événements et, pour tout dire, peu concerné, le tout neuf Sénateur-Maire de Marseille évite depuis la rentrée toute nouvelle rencontre improvisée avec un parent d’élève. De la gestion fautive du changement des rythmes scolaires, il n’a cure. « Occupez-vous de vos enfants », estime t-il suffisant de réagir. Le train de sénateur n’attend pas. Ca, c’est de la politique. Les bruits de couloirs, manigances et arrangements entre amis, c’est plus son truc. Demandez à Jean-Noël Guérini. Il a obtenu plus de 30 % des voix des « grands électeurs » du coin et fait élire trois parlementaires sur son nom. Ça renseigne sur l’investissement démocratique de la Haute Chambre : un suffrage fermé à tous, congénitalement de droite, une procédure du « dernier mot » de l’Assemblée Nationale la rendant vide de sens, une opacité entretenue loin des citoyens, qui ne retiennent que les privilèges procurés par le fauteuil. Rajoutez l’absentéisme chronique des élus de notre région. Quatre des huit sénateurs des Bouches-du-Rhône sont parmi les dix sénateurs les moins actifs (Guérini bon dernier). Puis un soupçon de détournement de fonds publics du groupe UMP du Sénat, sur lequel la justice enquête, et dont le site d’information Mediapart avance que M. Gaudin, entre autres, aurait pu profiter. Le « plateau », le petit nom de la place de Président du Sénat, est haut perché. Pour le décrocher, des serres d’aigle et une bonne vue sont nécessaires. Du plateau, l’élu s’envole vers l’Elysée si le Président de la République était empêché, s’il démissionnait ou passait l’arme à gauche. Loin de vous cette idée, n’est-ce pas, Monsieur Hollande ?

Victor Léo