Le Scandale Paradjanov de Serge Avédikian

Commémoration du génocide arménien dans les cinémas du Sud

Papier d’Arménie

 

A l’occasion du centenaire du génocide arménien, avec en toile de fond une difficile reconnaissance politique des massacres, un certain nombre d’hommages fleurissent aux quatre coins de la région, dont de très belles propositions cinématographiques, en particulier au MuCEM.

 

[dropcaps]L[/dropcaps]e mois d’avril 2015 résonne funestement avec l’un des drames de l’histoire toujours prégnant par sa difficile reconnaissance, celui du génocide qui a suivi le dimanche rouge du 24 avril 1915, et dans lequel périrent plus d’un million d’Arméniens, exécutés par le parti au gouvernement ottoman. Difficile en effet pour les gouvernants turcs d’admettre un génocide fomenté en partie par les héros de la construction de l’Etat moderne. Le centenaire de ce massacre effroyable est aujourd’hui l’occasion de manifestations diverses dont les effets vont, pour beaucoup, dans le sens d’une reconnaissance, d’une justice ou d’une réparation. Le cinéma accompagne cet élan, avec un ensemble d’événements régionaux, dont le plus marquant reste tout naturellement le très beau cycle proposé au MuCEM, avec en filigrane l’hommage rendu à Serge Avédikian. Cet acteur-cinéaste kaléidoscopique, homme de théâtre à l’œuvre foisonnante, a multiplié entre autres, sous diverses formes, les regards portés sur le génocide arménien et les mécanismes de la mémoire. Dont acte avec une série de six courts-métrages, suivis par la projection de son dernier opus documentaire, Le Scandale Paradjanov, consacré à l’immense cinéaste arménien, réalisateur des sublimes Chevaux de feu ou Sayat Nova. Un autre focus mérite également toute notre attention, celui porté, encore au MuCEM, sur les films courts du génie fou de l’animation, l’Arménien Robert Sahakyants, exhumés par Christian Richard, fondateur du Festival d’Aubervilliers Pour égayer les regards. Un grand moment de psychédélisme allumé et animé. Rappelons que cette programmation cinématographique s’articulera autour de rencontres littéraires, performances ou débats. Au-delà des murs du musée de la Joliette, la salle estaquéenne l’Alhambra s’associe à cette dynamique en proposant également une rencontre avec Serge Avédikian, le dimanche 12 avril, suivie de la projection des Chevaux de feu. De l’Institut de l’Image d’Aix-en-Provence, qui propose fin mai son cycle « Nous sommes toujours vivants » sur le cinéma arménien, aux Lumières(Vitrolles) ou à l’Eden-Théâtre de La Ciotat, en passant par le Méliès de Port-de-Bouc pour une double programmation (l’immense Sayat Nova en copie restaurée et Aghet : 1915, le génocide arménien), gageons que le vibrant retentissement de ces évènements puisse participer à infléchir les quelques positions amnésiques.

Emmanuel Vigne

 

Commémoration du génocide arménien dans les cinémas du Sud

  • Temps fort Arménie : du 9 au 13/04 au MuCEM (Esplanade du J4, 2e).
    Rens. : 04 84 35 13 13 / www.mucem.org

  • Soirée Paradjanov, un cinéaste arménien : le 12/04 à l’Alhambra (1 rue du Cinéma, 16er).
    Rens. : 04 91 03 84 66 / www.alhambracine.com

  • Soirée Serge Avédikian : le 12/04 au cinéma Actes Sud (23 place Nina-Berberova, Arles).
    Rens. : 04 90 99 53 52 / www.actes-sud.fr/cinemas-actes-sud

  • Spécial Arménie : du 15 au 21/04 au cinéma les Lumières (Arcades des Citeaux, Vitrolles).
    Rens. : 04 42 77 90 77 / www.cinemaleslumieres.fr

  • Centenaire du génocide arménien, le cinéma témoigne : du 16 au 19/04 à l’Eden-Théâtre (Boulevard Georges Clémenceau, La Ciotat).
    Rens. : 04 42 83 89 05 / www.edencinemalaciotat.com

  • Souvenirs d’Avril (Arménie) : jusqu’au 28/04 au Château de la Buzine (56 traverse de la Buzine, 11e).
    Rens. : 04 91 45 27 60 / www.chateaudelabuzine.com

A voir aussi, l’exposition 100 portraits de l’exil, la quête d’identité des réfugiés arméniens au Musée d’Histoire de Marseille (2 rue Henri Barbusse, 1er). Rens. : 04 91 90 42 22 / musees.marseille.fr

Toutes les manifestations autour du génocide arménien ici