Clôture de l’Amour à Châteauvallon

Les histoires d’amour…

 

Nul besoin d’artifices pour mettre un terme à une relation amoureuse. Deux comédiens, une scène et la puissance d’un texte suffisent. Avec Clôture de l’amour, le malheur d’un couple fait le bonheur du public.

Un mur blanc, fait d’un assemblage de plaques symétriques. Un hôpital ? Une morgue ?  « Nous ne sommes pas au théâtre » en tout cas, nous rappelle-t-on dans un clin d’œil.
Il faut être deux pour former un couple, mais nous mourons seuls. Ainsi, chacun des protagonistes de la rupture qui se joue ici va-t-il, seul, crisper son visage et plier son corps sous les coups du monologue de l’Autre. Cet Autre qui lui jette à la figure ce qu’il a sur le cœur et dans le corps. Seul un chœur d’enfants nous laissera respirer pendant quelques minutes sur les deux heures que dure la pièce. « Celui qui ne parle pas est celui qui sait », dit un proverbe chinois. Dans la pièce, Il écoute et ne répond pas. Car Il connaît ses erreurs. Il encaisse les coups, « droit dans ses bottes », avant d’être plié comme un roseau. Que les expressions utilisées par chacun s’avèrent incongrues (« La vie n’est pas un panier de fraise »), empruntées à une langue étrangère ou même inventées, le verbe des sentiments est libre, propre à chacun. Plutôt intellectualisé chez Stanislas Nordey, il se révélera cru chez Audrey Bonnet. Point de gagnant à l’issue de cette guerre, orchestrée de main de maître par le metteur en scène Pascal Rambert. Grand perdant, l’amour aura pourtant vécu des jours heureux. Les objets peuvent nous être enlevés, mais pas les souvenirs, rappelle la comédienne. Et ceux de Clôture de l’Amour resteront longtemps gravés en nous.

Guillaume Arias

 

Clôture de l’Amour était présenté les 1er et 2/02 à Châteauvallon (Ollioules, 83).
Prochaines représentations : les 21 et 22/03 au Théâtre des Salins (19 Quai Paul Doumer, Martigues).
Rens. 04 42 49 02 01 / www.theatre-des-salins.fr