Saigon

Drame choral par la Cie les Hommes Approximatifs (3h15, entractes compris). Texte et mise en scène : Caroline Guiela Nguyen. ¡ Spectacle en français et en vietnamien surtitré en français !

Pièce chorale pour récits intimes, Saigon s’interroge sur l’héritage de la colonisation française. Une fresque poignante contre l’oubli, portée par des acteurs français et vietnamiens.

1996, à Paris dans un restaurant vietnamien. Le gouvernement vient d’autoriser le retour des exilés. Français vaincus, Vietnamiens rêvant d’une vie meilleure ou fuyant le régime communiste, les clients du Saigon, porteurs de drames intimes et de blessures secrètes, sont bouleversés. Faut-il rester ou revenir ?
1956, à Saïgon dans ce même restaurant. Après avoir perdu la guerre, les Français sont sommés de quitter l’Indochine, des Vietnamiens sont contraints à l’exil... Faut-il partir ou rester ?
C’est dans un décor unique hyper-réaliste (cuisine et scène de karaoké incluses) que Caroline Guiela Nguyen, elle-même fille de Viet kieu, déroule une grande fresque sentimentale qui s’enracine en 1956 et dont les feuilles tombent en 1996. Vies déchirées, remords et amours contrariées sont parmi les séquelles de la colonisation française dont le spectacle rend compte avec une certaine douceur. Car ce n’est pas dans les cris et la fureur que les feuilles se ramassent, mais avec regrets et nostalgie. Le format cinémascope du décor, les lumières chaudes et le fond musical qui va du folklore rétro vietnamien à Sylvie Vartan forment l’élégant écrin dans lequel surnage un sentiment. Ce douloureux sentiment de l’exil...


TNM La Criée
Du 25 au 27 avril : 19h
9/25 €
http://www.theatre-lacriee.com/
30 quai de Rive Neuve
13007 Marseille
04 91 54 70 54

Article paru le mercredi 20 mars 2019 dans Ventilo n° 425

Saigon par la Cie Les Hommes Approximatifs > les 28 et 29/03 au Théâtre Le Liberté, Toulon

Saigon, le spectacle qui avait fait verser pas mal de larmes au festival d’Avignon en 2017, s’installe sur les planches du Liberté. La scène se passe dans un restaurant, à Paris ou à Saïgon, en 1956 ou en 1996. Des tables au centre, une cuisine ouverte, un karaoké. Les personnages sont français, vietnamiens, parfois les deux. Ces deux dates sont cruciales dans l’histoire vietnamienne et coloniale. La première correspond à la fin de la guerre d’Indochine et la défaite des Français, forcés de quitter le pays, et la seconde marque le retour des exilés dans leur terre natale. On assiste, dans les deux langues et parfois dans un mélange des deux, à des histoires d’amour, de famille, de séparations, de départs et de disparitions. Les questions de l’exil, du retour et du choix nécessaire traversent tous les personnages d’une manière ou d’une autre. Écrit et mis en scène par Caroline Guiela Nguyen avec les comédiens, cette pièce n’est pas un récit autobiographique, mais une fiction chorale inspirée de situations vécues.

MAD

Rens. : www.theatre-liberte.fr