Les Fourberies d'Escarpines (Reine d'Épines)

Sortie de résidence : comédie sociale de situations intimes par la Cie La Grande Horizontale, librement inspirée de la BD Roy et Al de Ralph König. Texte et mise en scène : Jonathan Bidot. ¡ Déconseillé aux moins de 18 ans !

Un célèbre metteur en scène déclarait sur une radio: "Nous vivons une époque d’une immense médiocrité !" C’était au début des années 90…

« Chaque époque est la pire ! » c’est vrai, mais il semblerait que nous soyons passés du régime de la Médiocrité à celui (ultime ?!) mais non plus enviable, de l’Obscénité. L’Obscénité de la Marchandise, des Médias, des Politiques, de l’Argent confisqué à certains… aux profits d’autres, de ce que cette organisation particulière que nous appelons Civilisation fait à notre planète, ou de ce que publient les Citoyens-Consommateurs sur les « réseaux sociaux ». L’Obscénité est triomphante partout ! Et les responsables sont partout. Je pense que l’on peut dire de ce projet, qu’il s’agit d’un spectacle Réactionnaire. Ce spectacle est dans son impulsion première une Réaction épidermique à l’Obscénité, que nous nous mangeons à longueur de Merde. Car le Temps est devenu Merde ! Des manges-Merde, voilà ce que nous sommes collectivement en train de devenir ! Il ne s’agit pas uniquement de ce que nous mangeons, buvons, respirons mais aussi du bain idéologique et culturel dans lequel nous clapotons… Ce Marigot informe et infâme ! Peut-être est-il plus juste de parler de spectacle Réactionnel, car débarrassé des références « de droite » que peut porter le terme « réactionnaire ».

C’est une tentative de redonner, de rendre… presque au sens de vomir, l’Obscénité du Monde sur un lieu qui a « à faire » avec l’Obscène, La Scène ! Un ami m’a dit lorsque je lui disais que j’étais agité de cette question (l’obscène), que pour je n’sais plus quel intellectuel l’Obscène est « ce qui n’a pas de forme ». Rendre l’Obscène à la scène, le publier en quelque sorte, en lui donnant une forme sur scène. Rendre le plateau Ob-Scène. Non pas pour nous en débarrasser, il serait naïf de le croire. Mais dans un éclat de rire, pour nous en purifier en en prenant conscience et chercher la Catharsis des Grecs. Pour une soirée de Théâtre au moins. Une T.A.Z, ou Zone d’autonomie temporaire… Une obscénité poétique de l’espace…

Les Grecs donc. En utilisant leurs outils, La Comédie et Le Sentiment Tragique. La Comédie, pour « attendrir » les chairs par le rire qui ouvre les sphincters et l’âme. Le Sentiment Tragique pour Anéantir, « Ce » qui, déjà, n’est plus Humain en Nous. Une « Comédie sociale de situations ». Mais de situations Intimes ! « L’intime est ce que nous partageons tous dans nos solitudes… il n’est donc pas nécessaire de le montrer. C’est Ob-scène et mal élevé !». Avais-je un jour entendu, tenter de nous culpabiliser, un excellent professeur de théâtre. L’intime de la culpabilité sexuelle, est ici l’entrée dans l’obscène.

Comment montrer et représenter l’irreprésentable de l’Acte et de la culpabilité sexuelle, quand « sa » question n’est pas la pornographie ? Car l’ennui avec la pornographie, comme pour la morale (par rapport à l’éthique), c’est que c’est toujours celle des autres…

La pornographie c’est toujours la sexualité des autres, comme la Morale, qui n’est jamais l’ Étique de personne/tout le monde… L’Intime de la sexualité pour rendre l’Obscène à La Scène ! Le vomir par le rire et alléger par là même nos estomacs ! Ou le pleurer dans Le Sentiment Tragique… de la Culpabilité de la destinée Humaine, de celui qui assiste impuissant à son Avènement… Et de l’Apocalypse, qui chaque jour s’annonce un peu plus fort… Une Annonciation ! Quand il n’est plus temps de pleurer… Il est venu le temps de rire. Voilà de quoi nous sommes Gros et que nous annonce le Temps. Je pense que nous en sommes collectivement là. Ça n’est pas un Pessimisme. Ni une occasion de renoncer. C’est un réalisme d’un nouveau genre. Une doctrine politique qui consiste à s’organiser, pour augmenter collectivement nos Occasions de Rire. Ne plus orienter le collectif pour faire ce que nous pensons bien, nous sommes tous témoins de l’échec de cette non-issue. Mais orienter, l’Action, pour faire ce que nous pensons « Drôle » ! Et qui donc sera Bon ! Idée de sujet à l’épreuve de Philosophie du Baccalauréat, ou question à soumettre en matinale radio à Messieurs Blanquer ou Macron…

 TRUMP est-il Drôle ? Ou alors, le Bien Adjoint du Drôle ! Le Drôle et le Bien comme critères discriminants de l’action.

La Distillerie
Le vendredi 17 septembre 2021 à 19h
Entrée libre sur réservation au 04 42 70 48 38, à la.distillerie13@free.fr ou via le site https://ladistillerieaubagne.fr/
https://ladistillerieaubagne.fr/2021/08/09/du-10-sept-au-17-oct-2021-place-aux-compagnies/
20 rue Louis Blanc
13400 Aubagne
04 42 70 48 38
06 19 36 30 53

Article paru le mercredi 28 septembre 2022 dans Ventilo n° 469

Place aux Compagnies

Arts dits stylés

 

Septième édition pour Places aux compagnies, manifestation initiée par la Distillerie à Aubagne, à la fois lieu de résidence et laboratoire artistique, qui entend mettre en lumière une étape de travail d’artistes régionaux du spectacle vivant.

    Christophe Chave, le directeur artistique de la Distillerie, outil incontournable du spectacle vivant à Aubagne, a conçu cet événement comme « un champ ouvert à la création, l’essai, la recherche, le droit de se planter, de ne pas être d’accord, d’être agité par des incertitudes mais en étant mû par le désir d’aller au bout de quelque chose. »   Soutien, solidarité et persévérance sont les maîtres-mots d’une manifestation qui propose un accompagnement financier, logistique et technique pour promouvoir le geste artistique loin de tout élitisme. Résultat d’un dialogue permanent entre les structures culturelles de la ville d’Aubagne, cet événement ambitieux ouvre aussi des perspectives aux créations puisqu’il invite les programmateurs de lieux culturels ainsi que les représentants des institutions à leur donner un prolongement. Espérons que ceux-ci seront nombreux cette année à s’intéresser aux artistes sélectionnés. Place aux Compagnies permet aux compagnies émergentes et professionnelles une restitution publique du travail effectué durant quelques jours de résidence à la Distillerie. À l’issue des représentations, qui sont toutes en accès libre et gratuit, il y a toujours un temps de parole partagé et convivial, autour d’un verre. Moment précieux et constructif pour les artistes qui sont mis en question sans jugement et avec bienveillance. Cette année encore, artistes confirmés et débutants se partagent l’affiche avec tout d’abord, une première sortie de résidence très réussie pour la compagnie La Barak le 24 septembre avec Vosraces, mis en scène par Romain Ruiz, ambitieux portrait de la jeunesse d’aujourd’hui entre radicalisation et poésie, intelligemment calqué sur la dramaturgie des Démons de Dostoïevski. Le samedi 1er à 19h, la compagnie Lesgensdenface nous emmènera avec Si on s’amuse pas, on crève ! dans les rêveries de l’autrice Delphine Dieu autour du personnage de Columbo — pourfendeur des assassins millionnaires — et de son interprète Peter Falk, artiste bien moins connu. Mis en scène par Christophe Chave au format d’un épisode de série, le spectacle propose une écriture scénique polymorphe, terrain de jeu pour les acteurs, organisant la rencontre jubilatoire entre les plateaux télé américains des années 70, l’univers cinématographique de Cassavetes et la scène du théâtre. Le samedi suivant à la Distillerie, deux solos chorégraphiques : à 19h, la compagnie Opus Time présente Mur/mur(es), une contemplation poétique abstraite des strates que l’humanité engendre avec un travail plastique fait en direct sur le plateau par Jean-Marc Fillet ; et à 21h, la compagnie Phase propose Sophia, où Sophie Boursier, en duo avec un musicien, questionne les fondements premiers du terme « féminité » au sein du monde contemporain en perpétuelle mutation. Une ode à la femme instinctive et moderne. Samedi 15 à 19h au Théâtre Comœdia, une présentation de création : Rouge lie de vin par la compagnie La Variante, texte et mise en scène de Valérie Hernandez. Le spectacle se propose de tendre un fil entre fiction et réalité, une approche sensible mais sans concession de cette violence qui impacte trop de couples, dans le silence embarrassé de l’entourage. Puis à 21h, retour à la Distillerie où le Théâtre de Ajmer présentera Ici les pénombres - Une cartographie du siècle des lumières, à partir d’archives, mis en scène par Franck Dimech qui parle ainsi de son travail : « Ce projet est fait de traces, pas n’importe lesquelles : des pénombres anonymes au siècle des Lumières. En les inventorisant, en les dépliant, en les mettant côte à côte, sans doute cherchons-nous à retrouver quelques bouts de nous-même, quelques reflets de vérité, la possibilité d’un discernement dans l’obscurité de notre propre siècle. » Conçu comme un inventaire expérimental, cette collection de paroles éparses fait revivre anonymes et élites emperruquées du XVIIIe siècle. Le spectacle sera créé à l’automne 2023 au Théâtre du Jeu de Paume à Aix-en-Provence. Le 22 à 16h à la Distillerie, ce sera au tour de la compagnie Les Mille Tours de présenter Kids, un jeune public musical et clownesque mis en scène par Anouck Couvrat, satire drôle et non conformiste cherchant à dédramatiser par l’humour les situations familiales du quotidien parfois tendues, à mettre un grand coup de pied dans l’ordre établi de l’éducation. À 19h dans l’espace public, la compagnie Théâtre M jouera Un Macbeth déridé, tourné vers l’humour, accessible à tous, de 7 à 78 ans. Un pari audacieux d’Ivan Bougnoux avec du mime, de la musique et du bruitage rappelant que la tragédie a deux têtes : le drame bien sûr, mais aussi la comédie. À 21h, toujours dans l’espace public, à deux pas de la Distillerie, la compagnie Soleil Vert présentera L’Extraordinaire n’aura pas lieu, projet d’Anne Naudon et Laurent de Richemond. C’est un spectacle destiné à investir et à faire vivre théâtralement un lieu d’habitation au travers de ses fenêtres, faire exister l’intérieur d’une « maison », pour un public observant les choses et écoutant les textes depuis l’extérieur du bâtiment (sur la place du village, dans la rue, depuis le jardin…). Cette proposition poétique et philosophique, sur des textes d’Eugène Savitzkaya, célèbre ces objets et ces gestes quotidiens essentiels qui définissent un état d’être au monde nous ramenant à une dimension où, finalement, l’extraordinaire est partout. Deux lectures théâtrales sont également programmées : Espléndido par la compagnie De la Loge au Plateau le jeudi 29 septembre à 19h à la Distillerie, un conte traversé par la question de l’identité de genre et de la discrimination écrit et mis en lecture par Geoffrey Coppini ; et le jeudi 6 octobre à 20h au Cercle de l’Harmonie Crache ! par la compagnie Rhizome, un texte écrit et lu par Valérie Paüs, créole d’origine réunionnaise, à propos de sa difficulté à habiter pleinement sa langue maternelle, étouffée, dévorée par l’usage du français.  

Olivier Puech

   

Place aux Compagnies : jusqu’au 22/10 à Aubagne.

Rens. : https://ladistillerieaubagne.fr/2022/08/09/du-9-sept-au-22-oct-place-aux-compagnies-2022/

Le programme complet de Place aux Compagnies ici