Les Quatre Vents

Jazz

Perrine Mansuy : piano
Christophe Leloil : trompette
Pierre Fénichel : contrebasse
Fred Pasqua : batterie

 

La sortie de l’album « Les Quatre Vents » (Label Laborie Jazz 2019), fruit des inspirations croisées des fines plumes du jazz français d’aujourd’hui, a été le premier jalon qui a permis à cette histoire née dans le centre de Marseille d’égrener sa musique tant sur le plan national qu’international (Winter Jazz Festival New York, Montréal, Festival de Marciac, Festival des 5 Continents…).

En poursuivant l’aventure, les 4 complices ont continué à s’engager dans une direction de plus en plus singulière. Ils persistent et assument leur geste musical. Comme pour le précédant enregistrement, les compositions seront inédites et témoignent d’une créativité renouvelée. Ils proposent des thématiques liées à l’introspection et à la nature en guise de réponse aux actualités qui traversent le monde.

Ce groupe plébiscité dans les médias du jazz (Radio-France Open-Jazz, Jazzmann…,) porte la voix d’une musique qui a pris racine dans la cité phocéenne, partout dans l’hexagone et au-delà. La sortie de l’Opus II est prévue pour 2023.

 

PIC - Pôle Instrumental Contemporain
Le dimanche 22 janvier 2023 à 15h30
5/12 €
www.ensemble-telemaque.com
36 montée Antoine Castejon
L'Estaque
13016 Marseille
04 91 43 10 46

Article paru le mercredi 18 janvier 2023 dans Ventilo n° 475

Trois questions à… Raoul Lay (Ensemble Télémaque / Le PIC)

Compositeur et chef d’orchestre, Raoul Lay est à la direction artistique de l’Ensemble Télémaque, créé en 1994. En 2013, il ouvre le Pôle Instrumental Contemporain à l’Estaque, lieu de diffusion et de résidences musicales. Avec une personnalité hyperactive, hyper créative, ambitieuse et amoureuse du croisement, Raoul Lay est à l’origine d’une foule de projets. Point sur PIC et Ensemble à travers trois questions à cet entremetteur artistique.

    Comment l’Ensemble Télémaque a-t-il traversé les dernières années, avec leur lot d’obstacles ? Les dernières années, on a eu la chance d’assez bien supporter le Covid, puisqu’on est conventionnés par la DRAC, la Ville, la Région et le Département. Le lieu est lui aussi soutenu par l’État, et on a bénéficié d’aides du Centre National de la Musique. On a joui aussi d’aides supplémentaires pour pouvoir accueillir des résidences et en financer certaines. Moyens qui ne subsisteront malheureusement pas post-crise, grâce à cette belle politique de Macron qui sauve les gens quand ils vont mourir et les assassine quand ils vont mieux, dans ce principe de sauver l’économie. Un paradoxe. On a eu une énorme période d’activité après le Covid, entre les concerts reportés et les nouvelles dates de concert. Très bizarrement, lorsque tout était interdit, nous avions le droit, au-delà du streaming, de nous produire dans les conservatoires. Allez comprendre… ! On a donc monté les dispositifs MonSTer One et MonSTer Two, acronymes de « Mondes Sonores en Territoires », en créant des liens avec une dizaine de conservatoires sur trois départements en région. On leur a proposé des œuvres de nos répertoires, à travers les spectacles L’Histoire de la musique en 66 minutes, puis Une histoire de la musique moderne en 88 minutes, que nous jouons toujours. Remettre l’histoire de la musique au cœur des conservatoires était formidable, et ça a fait des jauges incroyables : la première fois, on a fait cinq mille personnes ! Ça a aussi permis à plus de deux cents élèves de huit conservatoires de jouer avec l’Ensemble à travers Trois Corolles, une œuvre de Pierre-Adrien Charpy qui leur était destinée. Ainsi, les conservatoires ont joué ensemble, en « tournée » avec les autres.   Au niveau de l’accueil au PIC Télémaque, quelles ont été les évolutions notables des dernières années ? En 2020 et 2021, on a pu développer l’accueil. En résidence, on accueille une douzaine de compagnies par an, et nous avions l’habitude de proposer un service de mise à disposition de régisseur, d’instruments, de billetterie, de com’… En 2020 et 2021, nous avons réussi à financer un peu plus, au-delà de la coproduction jusqu’alors de mise. Notamment, je me suis penché sur des projets de femmes, comme celui de Perrine Mansuy avec Lamine Diagne — Indigo Jane — que nous avons porté et financé. De même pour le projet de Cathy Escoffier, Serket & the Cicadas. Au Pic Télémaque, on essaye de plus en plus de travailler en réseau.   En ce début d’année, quels sont vos futurs projets ? On continue à tourner avec Une histoire de la musique moderne en 88 minutes et Délicieuse(s), création pour le festival d’Avignon 2021, que nous jouerons à Saint-Malo. Je commence à travailler sur l’Oktober Lab de l’année prochaine, qui traite du rapport entre les musiques traditionnelle et contemporaine : les compositeurs et compositrices de Méditerranée et leur rapport à la mandoline et à le Launeddas (flûte sarde). Ce projet est voué à tourner dans le bassin méditerranéen en avril/mai 2024. Je travaille également avec le GMEM sur une œuvre qui parle de psychanalyse, sujet qui m’intéresse beaucoup. Enfin, le conservatoire de Toulon m’a demandé, après Macha Makeïeff ou Angelin Preljocaj, d’être grand invité 2024. Je prépare une œuvre sur le croisement, mon thème de prédilection. C’est le seul conservatoire en région qui mêle les pratiques — cirque, musique, danse — et c’est génial.  

Propos recueillis par Lucie Ponthieux Bertram

Une histoire de la musique moderne en 88 minutes : le 25/01 au Conservatoire Pablo Picasso (Martigues), le 4/03 au Conservatoire Darisu Milhaud (Aix-en-Provence) et le 2/04 au Théâtre Jean Le Bleu (Manosque).

Rens. : www.ensemble-telemaque.com