Solal & Moussay + Parisien 5tet

Jazz

Solal & Moussay

Claudia Solal a de qui tenir : elle est la fille de Martial Solal. Ce qui crée des exigences, des obligations. Elle est bilingue, compose et chante en anglais. Sa collaboration avec le pianiste Benjamin Moussay dure depuis vingt ans. Lui aussi est un musicien exigeant. Il y a douze ans, ils enregistraient en duo Porridge Days. Ils remettent le couvert avec Butter in my brain, onze chansons composées ensemble, elle pour les paroles, lui et elle pour la musique. Mieux vaut avoir du beurre dans la cervelle que des épinards à la place du cerveau. Les paroles sont poétiques, fantaisistes, surréalistes, étonnantes ; ces onze chansons sont d’art et d’essai, comme il y a des films destinés aux salles ainsi dites. On les écoute dans un état de légère sidération, ce sont des coquecigrues. On les réécoute de plus en plus surpris, en se laissant gagner par cette atmosphère de modernité intemporelle, ce qui est franchement calé. Les musiques ne ressemblent à rien, elles semblent nées des amours de la pop et du contemporain. Moussay crée des sons avec divers claviers, les harmonies sont capiteuses ; Solal a une voix faite pour la poésie.

 

Parisien 5tet

Émile Parisien, ce jeune homme de 34 ans, saxophoniste, est pour ainsi dire né dans le jazz. Puis il a suivi le Conservatoire de Toulouse, s'initiant à la musique classique et contemporaine, jouant à Marciac avec les plus grands, Wynton Marsalis en tête, avant de s'installer à Paris, où il a vite fait comprendre qu'il fallait compter avec lui sur la scène du jazz français, si vive et chercheuse. Il remporte tous les prix, notamment les prestigieux prix Django Reinhardt de l'Académie du jazz en 2012 et une victoire du jazz comme artiste de l'année en 2014. Le présent quintet résulte d'un concert au festival Jazz in Marciac avec Roberto Negro au piano, Manu Codjia à la guitare, l'efficace paire rythmique Simon Tallieu-Mario Costa. La musique ? De la poésie sonore, issue autant du jazz tra­ditionnel, du free et de la musique contemporaine, alliage de haute inten­sité qui vous emporte tantôt dans des tourbillons, tantôt dans des impressions vaporeuses (sfumato, en italien, désigne une technique picturale produisant un nuage de transparence). Au sopra­no, Parisien est simplement renversant d'invention et d'énergie. On lui sait gré aussi de laisser de l'espace aux autres solistes et de les inspirer : Negro, Codjia, Tailleu et Costa sont à leur maximum.

Chapelle du Méjan
Le samedi 26 mai 2018 à 20h30
7/16/20 €
http://www.lemejan.com/
Place Jean-Baptiste Massillon
13200 Arles
04 90 49 56 78‎