Kedroff Balalaïka

Musique traditionnelle russe

- Allez, les gars  (Полно-те ребята) traditionnel / arrangement B. Troyanovski
- Rêverie (Грёзы), V. Andreev
- Scène de ballet (Сцена из балета), V. Andreev
- Un air russe (Русский напев), E. Derbenko
- Danse de la fée dragée (Танец феи драже), P. Tchaikovsky
- Je regarde les lacs bleus (Гляжу в озёра синие), L. Afanasiev / E. Trostyanski
- Valenki (Валенки), traditionnel / arrangement A. Chalov
- Mon mari m’a ordonné.. (Заставил меня муж..), traditionnel / arrangement A. Chalov
- Le frêle sorbier (Тонкая рябина), traditionnel / arrangement  A. Chalov
- Le vieux manège (Старая карусель), V. Dmitriev
- Les deux guitares (Две гитары), traditionnel
- Irai-je à la rivière (Выйду ль я на реченьку), traditionnel / arrangement N. Kedroff

Musique

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Pass 4 concerts 30 €

Grand Théâtre

Musique

DATES

  • Sam. 4 décembre 2021
  • Dim. 5 décembre 2021

TARIFS

  • De 6€ à 13€

Voir le détail des tarifs

Réserver

TNM La Criée
Le dimanche 5 décembre 2021 à 17h30
6/13 €
http://www.theatre-lacriee.com/
30 quai de Rive Neuve
13007 Marseille
04 91 54 70 54

Article paru le mercredi 24 novembre 2021 dans Ventilo n° 455

La Folle Criée

Tsar system

 

Le micro festival La Folle Criée concentre pendant deux jours une douzaine de concerts classiques de courte durée, peu onéreux, au Théâtre national de Marseille. Rendez-vous annuel des mélomanes auxquels il offre l’occasion de s’enivrer d’une bacchanale de talents, il permet également aux curieux d’aborder ce répertoire dans la plus accueillante des situations. La musique russe sera le thème de cette dixième édition.

    Quand, porté par le grand mouvement de forge des identités nationales au cœur du 19e siècle, le romantisme occidental aborde les rivages de la Neva, il se teinte d’un réalisme populaire que les compositeurs du vaste empire vont chercher dans les thèmes folkloriques jusqu’en Asie centrale ou puiser aux sources de la liturgie orthodoxe. Savoureux portraits, obsédantes mélopées, hymnes à la mère Russie ou ruptures d’avant-garde, ils ont écrit la bande-son du roman patriotique et trouvé des moyens de traduire l’épique, le trivial et les couleurs de leur ciel sans limite qui ne vous laisseront pas de glace. Préambule donnant l’élan et le fil conducteur aux temps forts du festival, le concert pédagogique animé par le conférencier André Peyrègne et la pianiste Plamena Mangova fera apparaître — malgré la diversité des œuvres — le discret ostinato d’une poétique musicale partagée et cernera la revendication des compositeurs à une expression attestant des formidables ressources d’accomplissement artistique sans cesse à l’œuvre au pays des tzars... Plamena Mangova, Dmitri Makhtin (violon) et Yvan Karizna (violoncelle) interprèteront À la mémoire d’un grand artiste, monument de musique de chambre que Tchaïkovski dédie à titre posthume à son ami Nicolaï Rubinstein, fondateur du Conservatoire de Moscou. Dans les pages de cet in memoriam atypique par ses dimensions et sa construction, le compositeur témoigne de la multiplicité des inventions avec lesquelles la sentimentalité slave a pu être acculturée au mouvement musical européen, avec un effet d’épanouissement qui nous sidère encore. Andreï Korobeinikov, outre son récital de piano où l’on pourra apprécier dans les Dix Préludes opus 23 de Rachmaninov, la tendre élégie du n°4 ou la voltige légère du n°9, se réunira au violoniste Thomas Lefort dans la Sonate opus 94 de Prokofiev, pour ensemble conduire les envolées d’un scherzo spirituel et dansant, modeler la romance rêveuse de l’andante avant de nous confondre d’un tour de force martial dans l’allegro con brio. La soprano Iryna Kyshliaruk, accompagnée par Yun-Ho Chen au piano, nous donnera l’opportunité de goûter à quelques mélodies bucoliques de Moussorgski ou Rimsky-Korsakov qui fleurent bon le printemps et le dégel, de celles que l’on aime partager sans façons dans les réunions familiales. Philippe Giusano consacrera son récital à Rachmaninov, choisissant parmi quelques-unes des Étude-tableau aux nébuleuses références picturales dont les insinuations de son jeu pianistique suggéreront les volumes et les teintes. Il terminera avec la Sonate n°2 pétrie des tumultes de la fougue romantique du compositeur. Plamena Mangova nous fera découvrir des œuvres d’artistes plus obscurs de l’ère soviétique telle la fantaisiste Humoresque de Schedrine ou la Chaconne de Sofia Goubaïdoulina, compositrice classée dans la liste noire des « décadents » mais discrètement encouragée par Chostakovitch, dont nous entendrons également douze préludes de l’opus 34 écrit en 1933 dans lesquels le maître, sous la pression, assagit ses recherches expérimentales précédentes (les Aphorismes de 1927). Le festival se clôturera sur son questionnement initial de la façon la plus entraînante. À la recherche toujours aventureuse d’un esprit national, loin d’éviter les lieux communs et les stéréotypes, le trio de musique traditionnelle Kedroff Balalaïka les moissonne et les façonne de sa maestria ! Titre de leur premier arrangement : Allez les gars. C’est sûr, on n’va pas rester devant la porte.  

Roland Yvanez

 

La Folle Criée : les 4 et 5/12 au Théâtre La Criée (30 quai de Rive-Neuve, 7e).

Rens. : www.theatre-lacriee.com

Toute la programmation de la Folle Criée ici