LMN Trio & le Coline Quartet

Jazz

Cette soirée est proposée Hors les Murs accueillie au Salon de Musique, grâce à nos partenaires de l’IMFP

Co-plateau : chacun des plateaux est d’une durée de 40mn  

 

LMM trio

L, M, N : trois lettres reliées par l’ordre de l’alphabet, connectées entre elles à l’image des musiciens du LMN Trio.
On pourrait les mettre dans le désordre : Léo, Maryline et Nghia finissent toujours par accoster à bon port, souvent au terme d’un voyage musical haut en couleurs.
Camarades de longue date, les musiciens du LMN Trio transmettent leurs émotions à travers le jeu et l’improvisation dans un esprit de complicité et de partage.

Léo Achard - batterie
Maryline Ferrero - piano
Nghia Duong - contrebasse

 

Coline Quartet | Crépuscule

Le Coline Quartet navigue entre la poésie onirique, rêves, contes et autres mondes fantasmés. Ces jeunes musiciens se sont rencontrés sur les bancs du conservatoire ; ils ont décidé de s’accorder pour interpréter les compositions de Coline Fourment. Le Coline Quartet vous présentera son EP “Crépuscule” mais également de nouvelles compositions dans un répertoire essentiellement chanté en français.

Coline Fourment : chant, composition

Maryline Ferrero : piano

Quentin Tillie : trompette, saxhorn, bugle

France Duclairoir : contrebasse

 

IMFP / Salon de Musique
Le vendredi 23 février 2024 à 20h30
6/19 €
https://www.lepetitduc.net
95 avenue Raoul Francou
13300 Salon-de-Provence
04 90 53 12 52
08 99 02 25 58

Article paru le mercredi 14 fvrier 2024 dans Ventilo n° 494

L'hiver jazz à Marseille Aix-en-Provence

Bleu d’hiver

 

La métropole provençale vibre de mille et une propositions jazzistiques en cette fin d’hiver. Jam-sessions d’exception, invitations à la danse en toute intelligence, programmations florissantes. Comme un avant-goût de printemps.

    « Le jazz est une musique riche et codée. Une des volontés du collectif est de lui rendre ses lettres de noblesse en respectant les codes, les autres musicien·ne·s, et en se mettant au service de cette belle musique qui en vaut la chandelle », affirme le Marseille Jazz Collective en exergue de sa présentation sur les réseaux sociaux. Regroupant la fine fleur des jeunes musicien·ne·s phocéen·ne·s, cette bande organisée a pris ses quartiers d’hiver sur le plateau du Cours Ju, au Mélo. Medhi Azaiez, Léo Achard, Fred Drai, France Duclairoir, Antoine Lucchini, Max Briard, Maryline Ferrero, Nicolas Koedinger, Jean-Manuel Miquel de Flores, Tiffany Muzellec, Maud Revol (son EP sort ces jours-ci), Fabien Torres… et j’en passe… proposent un set d’ouverture en hommage à un grand nom du jazz, puis laissent volontiers la place aux collègues, professionnel·le·s ou amateur.ice·s pour de méchants bœufs à haut degré de notes bleues. La tribu, incluant aussi le public, s’adonne au rituel les dimanches soir, avec une exigence de partage pour des créations dans l’instant qui sont l’essence même de cette musique. Comme une trop rare séquence de communisme primitif avec Thelonious Monk et Billie Holiday en guise de totems. Marseille Jazz Collective se pique de transmission : ateliers en amont des jams et autres interventions en milieu scolaire sont annoncés.   À Coco Swing, le jazz ne se conçoit qu’avec un public virevoltant. « Pogo sur les grooves de ton grand-père. Soul train en mode jazz root. Lindy hop classico-post-moderne ! », annoncent les organisateurs. Avec le quintet du pianiste Julien Brunetaud en guise de live band, la soirée s’annonce avec un fort degré de swing, tant sur scène que sur la piste de danse. Si le besoin d’un apprentissage préalable titille les arpions et tafanaris, c’est dans une démarche toujours bienveillante que l’on peut être accueilli au ballroom : « Les rôles en lindy hop ne sont pas genrés, c’est comme dans la vie, pas besoin d’être un mec et une meuf pour cheminer ensemble. »   Signalons qu’il fait toujours aussi doux au Rouge Belle-de-Mai : le cœur du jazz ne cesse d’y battre au gré d’un agenda aux atours populaires, confié notamment aux soins du maître batteur Gilles Alamel. Scènes ouvertes (session « Jazz & Pasta » : à la pause, des pâtes succulentes cuisinées par l’inénarrable Corinne Barbereau), représentation des ateliers d’ensembles jazz de Gérard Sumian (l’un de ces « petits maîtres » en jazz dont moult musicien·ne·s ont pu bénéficier des enseignements dans ses locaux de la rue Bussy l’Indien), ou encore des ateliers issus de la Cité de la Musique, et des concerts bien sûr — dont la blueswoman Edith Darasse.   Sinon, le Jam Hors Les Murs convie Louis Sclavis en trio au Club 27. Avec sa clarinette basse, cet as de l’impro est une légende populaire. Cette salle de Cinq Avenues a sa propre programmation et propose notamment une lecture musicale jazz autour de la figure de Monk, avec la comédienne Sophie Barjac (À nous les petites anglaises… vous vous souvenez ?), et un quartet d’excellence (Alexis Tcholakian au piano, Lilian Bencini à la contrebasse, Thierry Larosa à la batterie).   Aix n’est pas en reste. Au Petit Duc, pure séquence d’émotion à venir avec le duo Pierre-François Blanchard (piano) / Thomas Savy (clarinette basse) : avis de swing poétique et décalé. La salle voisine des Beaux-Arts s’associera avec Salon de Musique, structure de production issue de l’Institut Musical de Formation Professionnelle, l’une des écoles de jazz les plus prolifiques de la région voire de l’hexagone, pour un double plateau conviant la fine-fleur des jeunes jazzwomen et jazzmen des alentours. Entre la pianiste au swing superlatif Maryline Ferrero, le contrebassiste puissant et délicat Nghia Duong et le batteur aux accents colorés Léo Achard, LMN Trio propose un set instrumental parsemé d’un amour des standards et d’un art de l’improvisation des plus débridés. Leur succédera le Coline Quartet, dont la chanteuse Coline Fourment, musicienne totale, écrit (en français) et compose un répertoire entre poésie onirique, rêves, contes et mondes fantasmés. Ce sera l’occasion d’entendre live, entre autres, les titres d’un EP où la tendresse le dispute à la mélancolie. Avec son groupe, constitué de « jeunes pousses » du jazz métropolitain (Maryline Ferrero au piano — oui, encore elle ! —, Quentin Tillie à la trompette — un son d’une limpidité touchante — et France Duclairoir à la contrebasse — une valeur sûre de l’instrument), elle sème des graines pour ce que pourrait être un autre futur du jazz.   Au Hot Brass, salle à l’acoustique impeccable, le boss Jean-Paul Artero a concocté une programmation appétissante. Signalons notamment Cédric Chauveau trio pour un triangle amoureux piano-contrebasse-batterie (avec Nicolas Sabato, contrebassiste au swing énorme et Mourad Benhammou, sublime batteur boppeur), ou encore un quintet en hommage au plus soulful des saxophonistes des 60’s, Stanley Turrentine, intégrant entre autres le sax’ténor anglais Ralph Moore (qui a joué notamment avec Dizzy Gillespie) convié par son confrère grenoblois Mike Chéret… sans oublier Afropean Project, un groupe emmené par le pianiste Pascal Versini, au répertoire débordant d’émotions, rappelant ce que l’Europe doit à l’Afrique en termes de créativité sur son nouvel album — putain, putain, c’est vach’ment bien, nous sommes tous des Afropéens...  

Laurent Dussutour