Pulsations urbaines

Cycle de films expérimentaux autour de la ville proposé par Grains de Lumière

Odessa, New York, Berlin, Londres, Paris, Marseille, Hong Kong...

Déambuler dans un paysage urbain, s'en imprégner, sentir son atmosphère lumineuse ou obscure, tumultueuse ou apaisée... Observer les hommes qui l'habitent, l'architecture qui le magniíe, la lumière diaphane ou brûlante qui le nimbe ou le transperce...

Le cinéma, enfant de la civilisation urbaine a toujours été fasciné Le cinéma, enfant de la civilisation urbaine a toujours été fasciné par l'entrelacement des lignes, le grouillement de la foule diurne ou nocturne, le glissement des îots de voitures...

Saisir à la volée les rythmes trépidents, transformer les lignes de fuite en lignes ondoyantes, déployer l'espace en glissements inínis ou en anamorphoses, le compacter en battements rythmiques hallucinés, le géométriser en enchevêtrements de ígures abstraites... le cinéma expérimental exhale les battements de la ville, sa respiration, ses pas de deux, les transígure en une danse mutante et mouvante.

 

Grains de Lumière propose une rétrospective autour de la ville « Pulsations urbaines » ou comment le cinéma expérimental s'est emparé de son fourmillement et des rythmes urbains, de son espace, de son architecture, des clignotements de ses lumières, des flots de sa circulation et du ballet de ses piétons.

Traversée historique et traversée géographique : Odessa, Paris, Marseille, Londres, Hong Kong, New York, Berlin ... une grande quantité de villes déployées à travers la caméra de cinéastes très divers, des années vingt (1921) aux films les plus contemporains (2019), regroupées sous divers traitements : flux, rythmes, architecture.... soit 6 programmes en une vingtaine de films.

Videodrome 2
Du 4 octobre au 9 octobre 2022
Prix libre (+ adhésion annuelle : 5 €)
Rens. 04 91 42 75 41
www.videodrome2.fr
49 cours Julien
13006 Marseille
04 91 42 75 41

Article paru le mercredi 28 septembre 2022 dans Ventilo n° 469

cycle Pulsations urbaines

Villes à retordre

 

Mireille Laplace et sa structure Grains de Lumière nous offrent une nouvelle programmation magistrale, du 4 au 9 octobre, au Videodrome 2 : avec Pulsations urbaines, nous sommes joyeusement invités à explorer les méandres de la ville, et ce lien sensoriel qui s’y déploie, à travers une vingtaine de films sélectionnés.

    Notre environnement urbain, comment nous l’investissons, y ressentons, s’y corrélons, sera particulièrement au cœur des propositions cinématographiques de ce démarrage automnal. Et ce avec deux événements se faisant finalement écho l’un l’autre : l’exploration excellemment menée depuis de nombreuses années par l’équipe d’Image de Ville d’une part (voir ci-après), et la superbe proposition expérimentale composée par Mireille Laplace au sein de sa structure Grains de Lumière d’autre part. Ce second événement, qui investira la salle du Videodrome 2 du 4 au 9 octobre, jouera de nos sens— et de la puissance de l’image en mouvement — pour un panorama cinématographique propre à nous mettre en pareilles vibrations avec l’environnement urbain, presque les yeux fermés, oserions-nous dire. En six programmes — Magie urbaine, Déambulations, Flux, Archiville, Comme en un rêve, Jeux d’ombres et de lumières —, la manifestation Pulsations Urbaines nous offrira l’occasion d’un florilège remarquable d’œuvres filmiques, avec le concours de Paris-Films-Coop / Cinédoc, Light Cone, le Collectif Jeune Cinéma, et bien évidemment l’équipe du Vidéodrome 2. En une vingtaine de films, en traversant les époques et les pays — de Hong Kong à Odessa, New York, Marseille ou Berlin —, c’est une programmation de haut vol qui s’étend face à nous. À commencer par le chef d’œuvre inoxydable de Dziga Vertov, L’Homme à la caméra, expérience sensorielle à nulle autre pareille, point paroxystique du travail du cinéaste — et son fameux concept de ciné-œil —, où l’art du montage, du mouvement, de la sémiologie de l’image viennent tour à tour poser les pierres d’une œuvre qui transformera à jamais le cinéma. Le programme Déambulations offre, quant à lui, l’occasion de (re)voir quelques belles pages du geste cinématographique, à travers les films de László Moholy-Nagy (Marseille Vieux-Port), le génial Henri Storck (Images d’Ostende) ou le Manhatta de Charles Sheeler et Paul Strand. La création expérimentale permet ainsi de jouer de tous les stimuli sensoriels chez le spectateur ou la spectatrice : le travail de la vitesse, du rythme, des variétés de prises de vues offrent au programme Flux l’occasion d’un rapport intime avec l’environnement urbain, et comment celui-ci nous parvient, comme en témoignent les œuvres de Woody et Steina Vasulka (Urban Episodes) ou Pascal Baes (Topic I et II). Nous pourrions encore citer, éparses, les expériences visuelles de Jan Peters (Nichts Sehen, nichts sehen), Paul Winkler (Urban Space), Robert Cahen (Hong Kong Song) ou Pat O’Neill (Water and Power), sans oublier l’incroyable déconstruction / reconstruction optique de Gordon Matta-Clark (Conical Intersect). Autant d’œuvres qui construisent ici un rapport autre à ces battements urbains, qui témoignent du génie filmique du cinéma d’avant-garde, et qui font de cette nouvelle proposition de Mireille Laplace l’un des temps forts de cette rentrée cinématographique marseillaise.  

Emmanuel Vigne

 

Pulsations urbaines : du 4 au 9/10 au Vidéodrome 2 (49 cours Julien, 6e).

Rens. : www.videodrome2.fr

Le programme complet du cycle Pulsations urbaines ici