L'Atlas - Fragmenta

Peintures, sculptures, installations.

Le temps, le vestige et le morcèlement sont les trois axes de cette exposition. Les marbres (eternal signs) se revendiquent d’un autre temps, celui de l’antiquité. Les plaques en métal (metalpatchworks) paraissent venir directement du début de l’ère industrielle. Les toiles en lin (Raw flax) font écho par les matières à l’art moderne d’après- guerre. Les toiles optiques (Extractions) viennent elle reprendre les codes de l’art cinétique. Pourtant toutes ces séries subissent un anachronisme de par cette surcouche contemporaine creusé, apposé, disqué, estampé ou peint par l’artiste ; Créant ainsi un dialogue atemporel entre différentes époques historiques et celle où nous vivons actuellement. Confrontation de la matière première brute avec le sens des lettres et du mot. Il s’agit également de questionner la valeur des objets et notamment celle de l’œuvre d’art. L’artiste détruit, et décompose ses propres œuvres afin de les reconstituer à la manière dont un archéologue le ferait avec des vestiges. Faire des fragments un tout. A l’image de l’alchimiste, qui transformerait le plomb en or, l’Atlas transforme d’anciens objets en œuvre contemporaine, récupérant au passage leur force tellurique intrinsèque. Parfois la présence du fractal vient s’infiltrer dans cet univers par l’analogie formelle existant entre la partie et le tout ; précisément dans la récurrence des carrés ou des rectangles qui se répète de manière homothétique à l’intérieur d’une même œuvre entre la lettre et son support. Enfin, il s’agit de fragments de l’œuvre elle-même, qui par définition est condamné à s’éparpiller aux quartes coins du monde pour former par leur constellation sur la carte une forme labyrinthique que seul la vision d’ensemble peut reformer.

L’artiste français Jules Dedet Granel, dit L’Atlas, né en 1978, trouve par ses recherches autour de l’écriture le point de départ de son travail plastique et pictural. Il a étudié la calligraphie dans plusieurs pays et cultures et crée ainsi ses propres typographies originales. Il est particulièrement attiré par l’idée de créer un langage pictural universel, qui soit un juste équilibre entre la forme et la lettre, entre l’acte et l’intention. Jeu de variations infinies, affleurant et s’éloignant de l’art optique et des différents mouvements de l’art abstrait et géométrique. Dans les années 1990, il agit radicalement dans l’espace public, se faisant connaître dans le champ du graffiti; depuis les années 2000 il développe un travail d’atelier Figure majeure et internationalement reconnue du street art, il est renommé pour ses façades peintes ainsi que pour ses performances monumentales réalisées à même le sol des villes sur des lieux historiques, à l’image de cette immense rose des vents commandité par le Centre Georges Pompidou à Paris en 2008, ou encore sur le mur de la L2 à Marseille en 2018, sur lequel il réalise une fresque de 900m de long. Il a également collaboré avec des grandes marques comme Perrier dont il a orné les bouteilles mythiques de sa touche « Poptic’art », mouvement mélangeant l’art optique et le pop art dont il se revendique être l’inventeur du nom ; Mais aussi avec Agnès b, en intervenant sur les vêtements de la créatrice qui est l’une des collectionneuses les plus fidèles de l’artiste.


ArtCan Gallery
Lun-ven 11h-13h & 14h-19h + sam sur RDV à diego@artcan-gallery.com
Entrée libre
https://www.artcan-gallery.com/
74 boulevard Périer
13008 Marseille