Michaël Sellam - Everything looks better with love

Installations, dessins, peintures et sculptures

Le protocole de réalisation de l’ensemble de pièces présenté au Salon du Salon est simple. Il y a une certaine forme de nonchalance, peu de gestes. Ces gestes questionnent directement la production d’une oeuvre. Les étapes d’élaboration de ces pièces sont pré-définies : visiter des musées, prendre des photographies, les ouvrir sur un ordinateur, copier, coller, ajuster, déplacer et enregistrer. Le même protocole s’applique aux sculptures : chercher des modèles d’oeuvres, les télécharger, les ouvrir sur un ordinateur, copier, coller, ajuster, déplacer et enregistrer. Le document numérique finalisé est ensuite envoyé via Internet pour qu’il soit imprimé, le recevoir, agencer les éléments, les exposer. Ma tâche consiste à faire tourner la machine, à éprouver ma méthode, à la prolonger et à accepter les aléas d’improvisation, de chaos et d’imprévu. Les formes produites s’apparentent à ce que Tristan Garcia appelle un plan ontologique d’égalité.

« Nous vivons dans un monde de choses où une bouture d’acacia, un gène, une image de synthèse, une main qu’on peut greffer, un morceau de musique, un nom déposé ou un service sexuel sont des choses comparables. »
Tristan Garcia, Forme et objet. Un traité des choses, 2011

À cette dérive dans les salles des musées s’additionne une dérive sur les nombreux sites Internet qui proposent des modèles, des fichiers d’oeuvres numérisées. Approche monstrueuse et distordue, elle représente à la fois une manière de faire et l’image d’un principe d’égalité. Tout y est réduit a une relation aux formes, quelque chose nous échappe. Difficile d’établir des relations de fond entre ces formes et il y a, pourtant, quelque chose qui les assemble. Un certain désir, une envie, un besoin projeté dans l’usage ou dans la contemplation de l’objet, du geste, de l’icône. Ces œuvres et ces attitudes incarnent la même mélancolie joyeuse et désoeuvrée face au monde. Au delà du sens qu’il est possible d’en extraire, ce processus questionne la copie, la documentation et la capture. Comprendre, créer, citer, utiliser, déformer, détruire : copier-coller : agir, dériver aussi.
Cet ensemble d’oeuvres porte un regard précis et critique sur ce que l’informatique change dans notre manière de penser et de comprendre le monde. Il est question d’expérimenter tout un système d’opérations possibles réalisées avec une forme d’amour indéfectible pour les choses, les gestes et les êtres.

MIchaël Sellam

 MICHAËL SELLAM

Né à Paris en 1975. Vit et travaille à Paris.

Depuis la fin des années 90, la pratique de Michaël Sellam se développe sur un large éventail de médiums incluant la vidéo, la photographie, l’installation, la performance, le dessin, la peinture et la sculpture en injectant, en contaminant dans ces pratiques classiques une forme d’amplification et d’augmentation d’un certain fantasme pour les nouvelles technologies numériques. Il s’intéresse aux modes de production, de distribution, de communication et d’évaluation de l’art au regard de la technique et pose une réflexion, à la fois critique et enthousiaste sur les tumultes de l’industrie culturelle. Son travail est régulièrement exposé dans le cadre d’expositions personnelles et collectives en France et à l’étranger.

www.michaelsellam.com


Salon du Salon
Jeu-sam 15h-18h, sur RDV au 06 50 00 34 51 ou à edition@salondusalon.com
Entrée libre
www.salondusalon.com
21 avenue du Prado
13006 Marseille
06 50 00 34 51