Oubour | عبور

Exposition collective à la suite d'une résidence à Alger & dans la vallée du Mzab. Curation : Vanessa Brito & le collectif Suspended Spaces.

Avec Kader ATTIA, Stefanie BAUMANN,  Adila BENNEDJAÏ ZOU, Alessia de BIASE, Mounia BOUALI, Jean-Claude CHIANALE, Marcel DINAHET, Ângela FERREIRA, Camila FIALHO , Maïder FORTUNÉ, Mounir GOURI, Valérie JOUVE, Jan KOPP, Mourad KRINAH, Daniel LÊ, Elisabeth LEUVREY, Amina MENIA, Françoise PARFAIT, Lydia SAÏDI, Stéphane THIDET, Éric VALETTE, Camille VARENNE


Depuis 2019, le collectif Suspended spaces travaille sur l’idée de traverser (Oubour en arabe algérien), en préparant un déplacement imaginé, documenté, pour lequel ont été cherchés des relais, des récits, des témoins.
En 2021, depuis Marseille, des lignes ont été tendues vers l’architecture de Ghardaïa qui a inspiré les modernes. Aux portes du Sahara algérien, la région de Ghardaïa constitue un patrimoine historique et culturel qui résiste aux lectures habituelles, à la fois fortement déterminé par la rigidité de la tradition et des normes sociales et confronté aux questions les plus urgentes du monde actuel, écologiques, économiques, politiques.
En 2022, le Collectif s’est rendu par bateau à Alger pour une résidence de deux semaines avec un court séjour dans la vallée du Mzab. A Alger, où se lit une histoire stratifiée, les échanges, rencontres, visites, ont nourri et prolongé les recherches et les expériences sensibles de chacun.e. L’exposition de Marseille est le résultat de cette résidence algéroise, avant une seconde présentation à Alger, en automne 2023. 
 
 http://www.suspendedspaces.net

 


Art-cade Galerie des Grands Bains Douches de la Plaine
Jusqu'au 22/04. Mar-sam 15h-19h + sur RDV au 04 91 47 87 92
Entrée libre
https://art-cade.net
35 bis rue de la Bibliothèque
13001 Marseille
04 91 47 87 92

Article paru le mercredi 29 mars 2023 dans Ventilo n° 479

Oubour | عبور par le collectif Suspended Spaces

Friand d’excursions-résidences, le collectif Suspended Spaces rentre tout juste de sa dernière traversée (d’où le nom de l’expo, « oubour ») qui, partant de Marseille, passant par Alger et poussant jusque précisément dans la reculée vallée du Mzab, elle-même au nord du Sahara algérien, a (re)découvert des paysages, architectures, une histoire, des traditions et, pour beaucoup, un rapport à l’eau bien particulier. Traversés par les oueds, les villages sont soumis à des violentes (et meurtrières) crues qui hydratent tous les quatre à sept ans les Mozabites et la flore locale, réputée pour ses palmeraies. Chacun·e des vingt artistes et deux chercheurs ayant produit au moins une pièce nouvelle, les formats sont très variés, ludiques ou indociles. Comme avec l’installation de Mounir Gouri, I Am Not a Bougnoule, inspirée d’une canne de cent-trente ans, héritage de son aïeule, qu’il reproduit en plâtre avec la main qui la tenait, la position des doigts irrévérencieuse et sans équivoque ; ou avec les visionneuses rétros d’Elisabeth Leuvrey, qui montrent des archives de cartes postales et des photos du voyage auquel elle n’a participé qu’à distance. La Vengeance de Lydia Saïdi, une photo qui repeint l’esclave noire effacée de l’orientaliste Femmes d’Alger dans leur appartement, en bien plus manifeste, couteau au poing, achève de remettre les pendules à l’heure, sonnées par l’urgence de (re)connaître les mouvements et les différences.

MD

 

> Jusqu’au 22/04 à Art-cade, Galerie des Grands Bains Douches de la Plaine (1er)

Rens. : art-cade.net

www.journalventilo.fr/agenda/expositions/120208/oubour