Marseille, la belle re-belle !

L’histoire de la ville à travers des œuvres issues des collections des Musées de Marseille. Dès 5 ans

Les artistes marseillais donnent à travers leurs œuvres, une dimension documentaire de la ville. Des créations artistiques qui sont un témoignage des lieux et de la vie des marseillais. Des artistes de renom qui de par leur talent et leur implication, en ont fait une ville de mouvements d’arts reconnus.

 « Nous sommes à Marseille, en ce bouillonnant, étourdissant, éblouissant et tant aimable Marseille qui me grise et que je ne me consolerai jamais d’avoir découvert si tard… » Nadar
 

Marseille, terre de lumière, empire du soleil!


Le soleil, la mer azur, la lumière implacable, les couleurs éclatantes, les chemins caillouteux,  les garrigues, les oliviers, les cyprès… De cette diversité naît une image typique, celle d’une ville aux multiples facettes, solaire, dominée par l’omniprésence de la lumière. Cette nature  à la caractéristique si singulière qui  inspire tant les artistes.

 

> Marseille ville populaire !

En immortalisant des scènes de vie quotidienne, des rencontres aux cafés, des marchés aux poissons, des marchés aux fleurs, des vieux quartiers de la ville… les artistes marseillais sont les témoins d’une ville populaire et colorée. Ces scènes humanistes rejettent l’image des grandes villes dans ce qu’elles comportent d’anonymat, d’indifférence, et d’invisibilité. Marseille c’est aussi le commerce maritime, un port de transit d’hommes aux destins variés, où se croisent marins en escale, voyageurs et immigrés. Marseille porte de l’Orient, dynamique, cosmopolite, et hétéroclite où se mêlent senteurs exotiques, histoires de marins et mythes en tout genre. 

 

 

Marseille esprit rebelle !


Des artistes marseillais affirment leur côté rebelle, dans leur manière de concevoir l’art. Choisissant une technique de non-intervention, des artistes se mettent en position de rupture complète avec la sculpture traditionnelle. 

Dans cet espace de grande qualité architecturale qu’est le Préau des Accoules, nous invitons  les petits et les grands à venir découvrir cette nouvelle exposition. Grâce à notre pédagogie spécifique et ludique les enfants pourront comprendre l’histoire de leur ville à travers  des œuvres issues des collections des Musées de Marseille.  

 

Autour de l'exposition

 

  • Pour les individuels : accueil les mercredis et samedis à 14h.
    Pendant les vacances scolaires, accueil les mardis, mercredis, jeudis, vendredis, samedis à 14h.
    Sur réservation, dans la limite des places disponibles, par téléphone.
  • Centres de loisirs : accueil les mercredis matin à 10h.
    Pendant les vacances scolaires, accueil les mardis, mercredis, jeudis, vendredis matin à 10h.
    Sur réservation, par téléphone.


Contact :
Tél : 04 13 94 83 85
Mail : resa-preaudesaccoules@marseille.fr

Préau des Accoules - Musée des enfants
Jusqu'au 30/06 - Mar-sam 16h-18h
Entrée libre
https://musees.marseille.fr
29 montée des Accoules
13002 Marseille
04 13 94 83 85

Article paru le mercredi 12 avril 2023 dans Ventilo n° 480

Focus sur Jeune femme à l'ouvrage de Françoise Duparc au Préau des Accoules

Accoules, un Duparc !

 

Partie intégrante de l’ancien observatoire construit en 1702 par les pères Jésuites et restauré dans les années 80 pour être rendu au public en 1991, le Préau des Accoules est désormais un espace pour enfants, sous la direction des Musées de Marseille et la commissaire d’exposition Soria Makti. Focus sur l’une de ses pièces majeures, Jeune femme à l’ouvrage de Françoise Duparc.

    Dans l’espace ludique et pédagogique, les œuvres présentées cheminent le fil d’une histoire des rives de la Méditerranée où la lumière, si particulière du Sud, traverse les toiles comme une signature. Les Roches claires de Raphaël Ponson, Village et port des Goudes d’Edmond Astruc, Les Collines d’Allauch de Marius Meiffren, Les Fonds d’eau d’Édouard Crémieux... Les styles se succèdent, l’épaisseur de la touche et la transparence des couleurs suivent le courant des époques, mais le décor reste immuable comme une sensation d’ici et maintenant, soutenue par un réalisme poétique qui n’a pas d’âge. Au milieu de ces peintures d’atmosphère, un tableau se détache des autres, celui de Françoise Duparc Jeune femme à l’ouvrage (1726-1778). On rencontre une présence dans un intérieur austère. Une lumière tamisée vient éclairer ce visage pâle aux joues rehaussées de vermillon. Elle semble sereine, occupée par l’étoffe qu’elle tient dans ses mains. Rien n’est précisé et tout repose dans cette attitude qui dessine une plénitude de l’instant. Ce tableau nous interpelle, parce qu’il épouse étrangement le souvenir de La Dentellière de Vermeer, peint entre 1669 et 1671 (et exposé au Musée du Louvre). Cette période phare de la peinture hollandaise marque un tournant dans l’histoire, parce que les commanditaires ne sont plus l’Église ou le Vatican, mais les notables du marché florissant des tulipes. Il n’est plus question de l’aura d’un dieu surgissant d’une lumière zénithale, mais d’un éloge du quotidien où l’être s’exprime dans la simplicité des tâches et dans l’épanouissement d’une occupation (La Leçon de piano, La Laitière, La Jeune femme à la lettre). Ce détachement de l’Église et la recherche d’un cheminement de l’existence dans une réalisation de soi, dans l’accomplissement d’une activité qui délimite le temps et inscrit la particularité d’une journée, devient un geste profondément moderne. La Jeune femme à l’ouvrage nous relie au contemporain, à l’actuel et à nous-même, dans l’ambigüité du travail ou du passe-temps, du temps libre ou du temps rémunéré. Tout est posé dans une interrogation dévoilée par la lumière du jour, où un clair-obscur révèle le vêtement et son époque dans un réalisme cinématographique ; parce que le cadre est serré, le sujet seul, parce que l’être humain n’est plus le personnage secondaire d’une scène biblique. Il est indivisible et unique, il est l’être dans son essence et sa présence.  

Karim Grandi-Baupain

 

Marseille, la belle re-belle ! : jusqu’au 30/06 au Musée des enfants, Préau des Accoules (29, montée des Accoules, 2e).

Rens. : https://musees.marseille.fr