Nuit de clôture à la Friche

Soirée de clôture de la Biennale, avec installation-performance, installation immersive, concert et concert audiovisuel

Les Nuits de clôture de la Biennale des Imaginaires Numériques sont dédiées au spectacle vivant et aux nouvelles écritures numériques.

Les artistes invité.e.s s’emparent des nouvelles technologies, imaginent de nouveaux formats immersifs et interactifs et traitent le sujet de la nuit à l’endroit de nos relations sociales et des réseaux sociaux, de l’hyperconnectivité et de nos vies nocturnes, de nos états de conscience altérés…

Au programme :

14h-19h :
Expositions | Tour et Panorama | 0€ à 5€
After Party
7 mesures par seconde
États de veille

 

18h-20h :
Hiku | Petit Plateau | Entrée Libre
Éric Minh Cuong Castaing et Anne-Sophie Turion – Installation / Performance – étape de création - Dans le cadre du Festival Parallèle

Au Japon, des dizaines de milliers d’individus se retirent du monde pour vivre dans un isolement absolu, restant enfermés chez eux pendant des années. On les appelle les hikikomori.

Pendant quelques mois, les artistes ce sont immergé·es dans la vie d’une association de réinsertion de hikikomori et ont noué contact avec certains d’entre eux. Sous la forme d’un spectacle et d’une exposition, HIKU crée les conditions d’une rencontre a priori impossible : celle du public avec ces personnes qui ont fait l’expérience d’un retrait social radical.

 

18h30, 20h30 & 22h :
Crari or not Crari | IMMS | 6€ à 8€
Emilie Anna Maillet, Cie Ex Voto à la Lune – Installation Immersive

L’installation Crari or not crari propose une plongée dans l’adolescence, dans sa complexité émotionnelle et sensitive, dans tous les paradoxes entre ce, qu’à cet âge, on éprouve intérieurement et ce qu’on doit montrer pour exister parmi les autres.

C’est un véritable parcours d’incarnation : découverte des personnages de la fiction sur les réseaux, installation performative de Réalité Virtuelle, QCM poétique, etc. 6 films en VR, six points de vue subjectifs : ils sont à une fête, flirtent, dansent, palpitent, font des erreurs, se perdent…

 

19h30 & 22h30 :
Chansons de toile | Le Module | 6€ à 8€
Collectif La Pulpe – Concert

Chansons de Toile est une performance transmedia créée et interprétée par le collectif La Pulpe, une rêverie électronique qui se tisse entre pratique musicale, narration et mise en réseau des participant·es.

Modulé·es et enlacé·es dans la multidiffusion des enceintes, les corps sonores des musicien·nes se troublent et se confondent en une transe narrative (c)hantée de voix éthériques,
de synthétiseurs goth-trad, et de sons concrets. Cette veillée guidera les spectateur·rices au cœur d’une nuit labyrinthique dans laquelle fond et forme se diluent pour mieux se recomposer. Seront-ils encore les mêmes aux premières lueurs de l’aube ?

 

21h :
Transient | Grand Plateau | 7€ à 10€
Quayola – Concert audiovisuel

Transient est un concert audiovisuel pour pianos motorisés et des projections vidéo de Quayola/Seta. Une improvisation en temps réel dans laquelle les artistes collaborent avec des algorithmes complexes afin de générer des compositions d’un équilibre anthropique et technologique délicat.

Le logiciel, spécialement développé pour Transient, génère simultanément du son et des images,
créant des allitérations synesthésiques parfaitement synchronisées. Transient fait référence à l’héritage de la musique classique, ici évoquée par les pianos à queue, et aux traditions picturales, en émettant l’hypothèse de nouveaux paysages sonores et de polyphonies visuelles. Pianos et peintures sont libérés des gestes de la main. Le concert combine l’harmonie et les tensions entre l’humain et la technologie, le naturel et l’artificiel, l’organique et le synthétique, générant des compositions picturales et sonores d’un naturalisme abstrait.

 

Friche La Belle de Mai
Le vendredi 20 janvier 2023 à 18h
0/10 €
https://chroniques.org/
41 rue Jobin
13003 Marseille
04 95 04 95 95

Article paru le mercredi 18 janvier 2023 dans Ventilo n° 475

Les Nuits de Clôture de Chroniques, Biennale des Imaginaires Numériques

Multiprismes

 

Bouquet final du feu qu’a allumé Chroniques, la Biennale des Imaginaires Numériques, à Marseille, Aix-en-Provence et jusqu’à Avignon, le week-end qui s’amène cumule les artifices pour nous immerger une bonne fois dans ses expériences multi-sensorielles, sonnant les derniers jours des multiples expositions. Tout particulièrement, cette clôture sera vivante, avec des spectacles immersifs qui convoquent danse et musique, au croisement de démonstrations technologiques.

    À Avignon, le Grenier à Sel abritera un dispositif où le public se trouve immergé dans sa propre imagination, grâce à une machination interactive, Live Dream (les 18 et 21/01). L’installation mêle l’approche technologique de Justine Emard, artiste qui touche aux neurosciences, à la réalité virtuelle et à l’intelligence artificielle, à celle de Jean-Emmanuel Rosnet, artiste sonore spécialisé dans les nappes, bercé par la « concrète » et animateur De bruits et d’ondes, l’émission consacrée à la musique ambient d’une très bonne référence dans l’électronique française, Lyl Radio. Avec cette expérimentation « cerveau-machine » en sons et lumières, on s’attend à un transport qui vaut le détour. À Aix-en-Provence — outre la présence des maestri italien·nes de l’électro au 6mic (voir p. 8) — un Second Body de la compagnie Anarchy Dance Theatre habitera le Pavillon Noir (les 19 et 20/01). Son fondateur, le Taïwanais Chieh-hua Hsieh, est le chorégraphe de cette performance à une interprète. Le solo ne s’annonce pas minimal pour autant, puisqu’elle sera accompagnée sur scène par un mapping à 360°, dédoublant à la fois sa peau et nos entendements, passés, présents et même futurs. Chieh-hua Hsieh, arrivé à la danse en passant par l’architecture, nous promet une pièce structurée, qui cartographie les espaces réels et virtuels, le tout en floutant les matières et leurs frontières. À Marseille, une balade étonnante ouvrira le Couvent Levat. Présentée comme une « expérience collective », Réalité[s]2 est un parcours d’œuvres inédites curatées par le collectif Deletere (spécialisé dans la recherche transmédia((Le transmédia est un dispositif par lequel une fiction, un univers voit ses éléments dispersés sur différents supports (médias))) et les nouvelles technologies), dont le but semble vouloir mettre nos sens au carré, suivant un protocole d’accueil du public similaire à celui d’un centre de soin du futur (du 19 au 21). À la Friche, tandis que Crari or not crari (les 20 et 21) proposera une déambulation avec réalité virtuelle dans les méandres adolescents, l’installation Hiku (le 20, en partenariat avec le Festival Parallèle) nous fera le rare privilège d’une rencontre avec des reclus, les hikikomori japonais, ces jeunes qui ont perdu tout intérêt pour la vie en société. En plus de ces points d’entrée vers des états radicaux et souvent incompris, on attend aussi beaucoup du son et de ses effets performatifs, avec Chansons de Toile, une transe guidée par le collectif La Pulpe au sein du module du Gmem (le 20). Enfin, une unique séance de Transient (le 20, au Grand Plateau) complète avec dextérité cette fin de programmation, puisqu’au lieu de doigts poussant les touches des pianos, nous verrons des coups de pinceaux écrire la musique. À moins que ce ne soit l’inverse… ? En clair, le concert audiovisuel improvisé par l’artiste Qualoya et le compositeur Andrea Santicchia (aka Seta) sera synchronisé par des algorithmes liant une peinture abstraite à tendance impressionniste à de l’électro expérimentale, s’exprimant respectivement — et de manière assez contradictoire —sur un écran géant et deux pianos à queue motorisés. Voilà qui s’annonce bien cadencé, et pour le moins majestueux.  

Margot Dewavrin

   

Les Nuits de Clôture de Chroniques, Biennale des Imaginaires Numériques : du 18 au 21/01 à Marseille, Aix-en-Provence et Avignon.

Rens. : https://chroniques.org