À la place du coeur

Rencontre avec l'auteur Arnaud Cathrine. Animée par Maya Michalon

Comment vit-on ses 17 ans dans une France touchée brutalement par le terrorisme ? Peut-on aimer sans culpabilité dans un moment où les repères volent en éclats ? La saison 1 de la série littéraire d’Arnaud Cathrine, À la place du cœur, se déroule pendant les événements de Charlie Hebdo et voit naître au lycée la première histoire d’amour de ses héros, Caumes et Esther. Dans la saison 2, devenus étudiants, ce sont les attentats de novembre 2015 à Paris qui les font basculer dans une autre vie. La saison 3 vient de paraître. Caumes a publié un roman autobiographique qui connaît un grand succès mais subit les foudres de son amie, choquée qu’il ait pu ainsi dévoiler leur intimité… Arnaud Cathrine fait le portrait d’une génération désorientée, saisissant avec justesse les doutes et les peurs de cet âge fragile où l’on découvre que l’existence est une suite d’épreuves, mais qu’heureusement amour et amitié contribuent à rester vivants.
Trois romans qui n’en font qu’un et qui s’adressent aussi bien aux adolescents qu’aux jeunes (et vieux !) adultes.

À lire : 

  • Arnaud Cathrine, À la place du cœur, tomes 1, 2 et 3, Robert Laffont, 2016, 2017, 2018.
Salle des Rotatives de La Marseillaise
Le vendredi 25 mai 2018 à 15h30
Entrée libre (réservation conseillée)
http://ohlesbeauxjours.fr/
19 Cours Estiennes d'Orves
13001 Marseille

Article paru le mercredi 16 mai 2018 dans Ventilo n° 410

Festival Oh les beaux jours !

L’Interview Nadia Champesme (Des livres comme des idées)

 

À l’occasion de la deuxième édition du festival littéraire marseillais Oh les beaux jours !, nous avons rencontré Nadia Champesme, directrice et organisatrice de l’événement porté par l’association Des livres comme des idées, toujours en quête de renouvellement et d’exigence.

  Après le succès de la première session, comment rebondir pour cette deuxième édition ? C’est comme un deuxième livre, on ne sait pas comment cela va être reçu ! Mais comme les retours ont été positifs de la part de l’ensemble des auteurs et éditeurs, on a eu plus de facilités à convaincre les partenaires, et on a l’avantage de ne pas avoir à représenter le festival. Le travail sur la programmation a été important pour proposer des choses nouvelles comme des projets pour la jeunesse ou la BD, en renouvelant les formes tout en mélangeant les disciplines, ce qui est l’essence du festival ; c’est-à-dire amener à la littérature par d’autres biais, d’autres champs.   Quelles disciplines associez-vous à la littérature cette année, et comment se sont faits les choix ? L’idée, c’est de s’ouvrir à des choses nouvelles qu’on n’avait pas explorées en première année. Il y aura des événements en lien avec les sciences humaines ou dures par exemple. Les choix se portent sur des projets que l’on nous propose et qui nous intéressent, ou au travers de rencontres. Les thèmes sont nombreux puisque nous travaillons autour de bulles thématiques qui nous permettent de composer la programmation avec des choses qui nous plaisent.   Quelles conséquences a eu la première édition pour le milieu littéraire marseillais et votre association ? C’est difficile à évaluer, mais on pense que cela a eu un impact positif pour Marseille, même sur le plan national, et on espère que cela a permis à la ville de sortir de l’image habituelle véhiculée par les médias. D’habitude, les choses qui se passent à Marseille n’ont pas autant de retentissement, mais les propositions ou le nombre de spectateurs démontrent clairement qu’il s’est passé quelque chose. Cela nous a permis de rebondir et de construire la deuxième édition. En ce qui concerne notre association, elle est toujours soutenue par les partenaires publics et peut continuer à exister, à développer des projets tout au long de l’année car ils nous font confiance et nous suivent très largement.   Ne pensez vous pas qu’il y a un décalage entre le travail de votre association par exemple et l’absence de dynamique de certains lieux publics voués à la lecture comme les bibliothèques locales ? Parfois, les structures publiques ont du mal et sont lentes à bouger ; c’est pourquoi elles ont plus de facilités à externaliser les projets et à laisser le soin aux partenaires privés de développer les projets. C’est ce que nous faisons tout au long de l’année avec les collèges, les écoles… et les bibliothèques, sans qu’elles soient trop impactées dans leur fonctionnement.   Sous quel signe va se dérouler ce deuxième festival ? Les thématiques sont très différentes de l’année dernière ; on a une thématique histoire, une thématique autour de l’amour (en lien avec MP2018) mais que nous avons détournée… On a aussi voulu que ce soit plus familial, avec des propositions différentes, notamment pour les enfants. De plus, la programmation aura lieu sur une semaine classique, sans jours fériés, donc a priori cette année, il y aura surtout un public marseillais, qui n’était pas si nombreux l’an passé. En effet, le festival avait aussi eu un retentissement sur le plan national car beaucoup de Parisiens (et notamment des journalistes qui ont couvert le festival) étaient en week-end à Marseille à ce moment-là. Pour le moment, le public marseillais semble répondre présent pour cette année en termes de réservations, donc c’est positif.   Quels seront les temps forts du festival ? Au niveau des soirées, il y aura beaucoup de temps forts comme l’inauguration au Merlan avec L’Amour 24 fois par seconde, en présence de sept auteurs qui vont écrire, commenter et détourner des films, ou le mercredi avec un concert dessiné en direct par cinq auteurs de BD qui revisiteront 1984 accompagnés par des musiciens. Nous aurons aussi la chance d’accueillir le sociologue Bruno Latour ou encore l’historien Patrick Boucheron, qui proposeront des conférences/performances. Sans oublier la « bibliothèque idéale » du groupe La Rumeur ou la soirée de clôture avec Philippe Katerine au Mucem et les « grands entretiens » à la Criée.   Qui anime les débats et les entretiens ? Ce sont des journalistes qui accompagnent le festival comme Olivia Gesbert de France Culture ou Vincent Josse de France Inter, capables de parler aisément de littérature mais aussi d’être ouverts sur le monde, sur toutes les formes de propositions possibles dans le festival, et ainsi de toucher le public.   Comment les auteurs se prêtent-ils au jeu ? Les auteurs n’ont pas tous répondu présents et notre but est de faire venir ceux qui donnent envie au plus grand nombre, qui plaisent à un large public comme Pierre Lemaître par exemple.   Avez vous le temps de lire ? Et si oui, quels sont vos livres du moment ? My Absolute Darling de Gabriel Tallent ! C’est un premier roman magnifique avec une écriture sublime ! Et un livre sur l’architecture des éditions Parenthèses… Je lis toujours des livres très différents à la fois pour me nourrir, mais aussi pour continuer à être dans l’actualité, en pensant peut-être à une future programmation, mais avant tout pour me faire plaisir...

Propos recueillis par Cécile Mathieu

 

Festival Oh les beaux jours ! : du 22 au 27/05 à Marseille. Rens. : 04 84 89 02 00 / ohlesbeauxjours.fr

Le programme complet du festival Oh les beaux jours ! ici