Amnésie Internationale : De l’étude des génocides, à la lutte contre le négationnisme. Yves Ternon, un historien aux combats

8e édition de l'événement organisé par la JAF (Jeunesse Arménienne de France) en amont des commémorations du centenaire du génocide arménien. Colloque en présence d'Yves Ternon, Meïr Waintrater, Claire Mouradian, Gérard Dédéyan, Vincent Duclert, Alain Chouraqui, Raymond Kevorkian, Marcel Kabanda, Grégoire Jakhian et Ara Toranian

Le combat contre les génocides n’a jamais de fin. Lutter contre les violences de masse, c’est s’opposer sans relâche à leur occultation, à leur déni, à leur falsification, à leur excuse, à leur oubli. Lors de sa 8e édition, Amnésie Internationale remplit une fois de plus sa mission en rassemblant dans le souvenir, la réflexion et la mobilisation ceux qui choisissent de se souvenir, de dénoncer, et enfin de mobiliser.

Cette tâche a eu ses initiateurs, des témoins, impuissants, qui les premiers ont choisi, dans l’indifférence des nations, de montrer la barbarie dans sa nudité, de la décrire dans ses calculs, de l’exposer aux yeux du grand public, et enfin de me mobiliser l’opinion. Parmi ces premières voix, celles d’Henry Morgenthau, d’Armin Wegner, d’Arnold Toynbee, James Bryce, et bien d’autres. Plus tard, il faudra le procès Eichmann en 1961 et son retentissement mondial, pour que des voix analogues se libèrent sur la Shoah. Elles porteront, entre autres, les noms de Primo Levi, Elie Wiesel, Serge Klarsfeld et de Pierre Vidal-Naquet.
Ces voix étaient celles du témoignage, de l’indignation et de la revendication de justice. Mais encore fallait-il que l’esprit comprenne. Pourquoi ces massacres répétés, si identiques les uns aux autres ? Par quels calculs, par quelle logique, par quels mécanismes, l’homme pouvait atteindre les limites de l’horreur et de la barbarie. Parmi les premiers à faire des génocides un objet d’analyse, un médecin, un chirurgien plus exactement, qui se penchera sur cette maladie du XXe siècle pour en décrire les causes profondes, les symptômes et le développement. Son nom : Yves Ternon. Ses travaux marquent le passage de l’émotion à la réflexion. Entrer dans la logique de l’horreur pour mieux la prévenir.
C’est à ses travaux que cette 8e édition d’Amnésie Internationale rendra hommage en sa présence. Yves Ternon sera entouré d’universitaires et de personnalités, qui revisiteront ses travaux à travers différentes thématiques.

AMNESIE INTERNATIONALE – Pour que l’histoire ne se répète plus
Le XXe siècle a débuté par le génocide d’un million et demi d’Arméniens, en 1915.
Il y eut ensuite la Shoah et ses six millions de victimes. Il y eut les Tziganes, il y eut les Cambodgiens, il y eut les Tutsis au Rwanda. L’amnésie collective qui a frappé ce siècle est tâchée du sang de ces victimes, de la souffrance des rescapés et des interrogations des générations futures.
Comment construire l’avenir alors même que l’on ignore son passé ou pire, qu’on le réécrit ? Le travail de mémoire est nécessaire pour lutter contre l’oubli, pour savoir qui nous sommes et surtout où nous allons.
Depuis bientôt 20 ans la Jeunesse Arménienne de France participe à cet effort de mémoire à travers le projet Amnésie Internationale. Cette initiative lancée en 2001 s’appuie sur trois grands axes : le travail de mémoire, la résistance face aux négationnismes et la prévention de ces actes barbares, pour que l’Histoire ne se répète plus.
Ces vingt dernières années, l’événement a réuni plus de 20000 personnes autour d’universitaires, artistes, représentants des différentes communautés et au travers de différentes thématiques.

Archives départementales des Bouches-du-Rhône
Le samedi 26 janvier 2019 à 13h30
Entrée libre. Réservation recommandée au 04 91 802 820 ou via https://docs.google.com/forms/d/e/1FAIpQLSf8YkEcJMFLwPu0eyPzOkcKdpNkLU0xRt8jNjHav5M-BrqYjg/viewform
https://www.facebook.com/amnesie.internationale/
18-20 rue Mirès
13003 Marseille
04 13 31 82 00

Article paru le mercredi 23 janvier 2019 dans Ventilo n° 421

Amnésie Internationale

Si l’événement créé et organisé par la JAF (Jeunesse Arménienne de France) sera moins festif cette année (pas de concerts), cette huitième édition représentera une nouvelle occasion d’effectuer un travail de mémoire autour des génocides, et plus précisément de traiter de « l’étude des génocides à la lutte contre le négationnisme ». Durant tout l’après midi, plusieurs intervenants se relaieront autour de trois grands thèmes : « Le travail de l’historien à l’épreuve des faits », « Histoire et mémoire, l’historien vecteur de transmission » et « Le temps de l’histoire, de temps de l’actualité ». Un colloque très complet, qui se clôturera par l’intervention d’Yves Ternon, médecin, historien et auteur prolifique sur le sujet.

FP

Le 26/01 aux ABD Gaston Defferre (18 rue Mirès, 3e). Rens. : 04 91 80 28 20 / www.facebook.com/amnesie.internationale/