L'Absolu

Solo métaphysique en circulaire sous chapiteau par la Cie Les Choses de Rien (1h10). Conception et interprétation : Boris Gibé. Dès 10 ans. 

L’art incarne l’aspiration de l’homme à atteindre l’infini, à s’approcher de la vérité, à fixer celle-ci, en dépit de sa moralité, en dépit du fait que l’homme au cours de sa vie ne parvient pas à atteindre l’absolu. _ Andrei Tarkovski 
L’Absolu est une enquête poétique qui replace le désir au centre de la vie. Il traverse les nombreuses tentatives de libération de l’individu englué dans la morale qui bride le corps et entrave le désir. Un spectacle vertigineux qui questionne le rien, le vide, l’infini. Une allégorie de l’acte de création. L’homme se retrouve en conflit avec lui-même, ses dieux et ses démons, sa part sombre et sa part flamboyante. Cette création de cirque se joue en circulaire, sous Le Silo, un chapiteau de tôle doté de quatre étages.

Le Silo, structure vertigineuse, offre une expérience physique aux spectateurs. Comme dans « un Théâtre anatomique », le spectacle est vécu du dessus, en circulaire, le public se retrouve alors dans une réalité supérieure au sort de l’homme mis en scène. Dans ce puits, l’eau, le feu et l’air deviennent des partenaires de jeu pour le corps de l’artiste. Le comédien acrobate joue en solo, et contre ces éléments, utilise la voltige, la danse, chaque parcelle de son corps pour s’extraire d’un tourbillon. Miroir au sol et illusions d’optique, dans un univers absurde, et parfois burlesque, cette création joue également avec nos perceptions visuelles et sensitives. Sur des agrès de cirque réinventés, les acrobaties aériennes et les contorsions sont traversées d’une approche chorégraphique du geste poussée à l’extrême.

 

Chapiteaux de la Mer
Du 6 au 21 janv. : mar, mer, jeu 20h - ven, sam 20h et 21h30 - dim 17h
11/24 €
http://www.biennale-cirque.com
61 allée de la Petite Mer
Avenue Jean-Baptiste Mattéi
83500 La Seyne-sur-Mer
04 94 06 84 05

Article paru le mercredi 18 janvier 2023 dans Ventilo n° 475

Biennale Internationale des Arts du Cirque

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Péchés chapiteaux

 

La Biennale Internationale des Arts du Cirque fête sa cinquième édition avec un focus sur la scène contemporaine suisse et une artiste à l’honneur en la présence de Fanny Soriano. Un mois de spectacles, quatre chapiteaux sur les plages du Prado et une programmation qui traverse la Provence pour n’oublier personne.

    On ne le dira jamais assez : depuis son lancement en 2013, la BIAC est le temps fort d’un événement populaire qui défriche l’histoire du cirque et repousse le frontières pour donner à voir un panorama inédit de ce qui se fait de mieux dans l’art de l’équilibre. Ce qui point dans le cirque contemporain, c’est la transversalité des attitudes et des points de vue. L’agrès se recycle (la palette, le tronc d’arbre, la bouteille…) et interroge de nouvelles postures, dessinant des perspectives d’avenir qui épousent les préoccupations d’aujourd’hui. Comment aborder la dystopie du monde dans le cercle d’un chapiteau ? Comment défier l’apesanteur avec les moyens de l’extérieur ? La nature devient un terrain de jeu transformant l’acrobate en lutin au milieu des arbres (Fanny Soriano). La scène du théâtre se transforme en décharge d’où émergent des corps égarés à la recherche d’une réhabilitation de l’être (Martin Zimmermann). Le cirque invente à l’infini les codes de l’acrobatie en pénétrant l’histoire de la danse et du théâtre. Le funambule chante, rit, danse. Il s’acoquine avec des partenaires à la manière d’un buddy movie, il s’immisce dans le collectif et construit un paroxysme où tout peut exploser dans l’instant. De la peur immédiate au fou rire général, du jazz band au soliste perché dans le ciel, une poésie réjouissante enveloppe le chapiteau, la cour de récré, la place du village, le playground de la cité. Sur un air de ne pas y toucher, l’acrobate rejoue la vie domestique, se jouant des chaises et des tables comme un fanfaron sur un point de bascule. Le corps est svelte, agile, giclant dans les airs comme un chat. Mais les acrobaties se font à hauteur d’homme, parce que le danger n’est plus une valeur cardinale. Le cirque contemporain est une utopie qui devient réalité dans la multiplicité de ses compagnies, embrassant le plus grand nombre pour la joie de tous, comme une fête sans fin qui traverse les âges.  

Karim Grandi-Baupain

Biennale Internationale des Arts du Cirque : jusqu’au 12 février en région Sud-PACA.

Rens. : www.biennale-cirque.com

Le programme complet de la Biennale Internationale des Arts du Cirque ici

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