Clownférence

Conférence clownesque de et par Ludor Citrik (1h). Dès 14 ans

Demander le programme.
Prendre clown, le décostumer, l’ausculter et palper ses organes.
Le mettre sur le pont, regarder sous le capot puis le démonter. Éventuellement faire la vidange. Le titiller voire le tarabuster puis le soumettre à l’accéléromètre.
Décortiquer son génome à même la paillasse.

Distribution.

Un clown pour 4 incarnations archétypiques.

Le blanc dit l’enfariné avec son cône sur la tête garant de l’histoire officielle et gorgé de raison. Le rouge ahuri dit le jovial, « déconneur » devant l’éternel et le provisoire précaire.
Le noir dit maître du désordre, révélateur des sens cachés et des occultes transmutations.
Le vert dit le sauvage virginal soumis à la météorologie métabolique, prêt à découvrir le monde.
Et enfin, un conférencier : hominidé de classe moyenne supérieure, exposant et relieur d’idées.

CIAM - Centre International des Arts en Mouvement
Le jeudi 24 septembre 2020 à 19h
8/12 €. Spectateur solidaire : 15/20 €
www.artsenmouvement.fr
4181 route de Galice
Domaine de la Molière
13100 Aix-en-Provence
09 83 60 34 51

Article paru le mercredi 16 septembre 2020 dans Ventilo n° 444

Jours [et nuits] de cirque(s) sans fin

Démarré le 12 juin dernier, le festival a dépassé son centième jour d’existence et brillamment confirmé son pari d’exister malgré les contraintes sanitaires drastiques exigées au cirque et le silence imposé au monde culturel. Le public du CIAM s’est même renouvelé : touristes, parents en mal d’activité, Aixois et circassiens amis ont profité des beaux jours (et nuits) sous la pinède ou à l’Abbaye de Silvacane. Nous voici à l’épilogue de la manifestation et les rendez-vous s’intensifient avec le Cabaret étoilé, la compagnie De fil et d’Os, les spectacles programmés pour les Journées du Patrimoine que le CIAM espère encore sauver… Sous forme de portes ouvertes, la grande journée des enfants le 23 septembre permettra aux petits d’expérimenter divers arts du cirque en compagnie de professionnels (acrobatie au sol, sur trapèze et sur tissu, équilibre sur fil et sur boule, jonglage...). Puis on s’attardera particulièrement sur des compagnies aux écritures circassiennes très singulières, à l’instar de Ludor Citrik, qui décortique dans sa Clownférence la figure même du clown et ses différentes représentations. Toujours transgressif, limite trash, poétique et surtout génial ! Avec The Ordinary Circus Girl, Corinne Linder et Nicolas Quetelard de la compagnie Fheel Concepts viennent alimenter le débat actuel sur le virtuel et le spectacle vivant. Muni de lunettes virtuelles, le spectateur devient acteur du spectacle comme dans un jeu de rôle, avant que tout s’embrouille dans une perte de repères et un bouillonnement sensoriel faisant se chevaucher réalité virtuelle et corporalité. Dans Résiste de la compagnie Les Filles du renard pâle, Johanne Humblet tord le fil qui lui sert d’agrès : « Une pièce pour fil instable, musique viscérale, technicien engagé, funambule secouée ». Enfin, avec Tacoma, Jonathan Lardillier (compagnie L’Expédition) invente la « méthode des lancers harmoniques », sorte de partition de jonglage identique à celle de la musique, rendant universelle la lecture des numéros. Ainsi des jongleurs éloignés géographiquement peuvent apprendre un numéro commun et l’exécuter ensuite ensemble, une technique totalement Covid-compatible. Cette création, soutenue par le CIAM, met en scène quatre jongleurs et quatre musiciens dans l’énergie d’un son de fanfare traditionnelle du Nord de la France et de jazz band moderne. Ainsi, si l’on souhaite la fin rapide de la pandémie, on aimerait que le festival Jours [et nuits] de cirque(s) soit vraiment sans fin.

Marie Anezin

 

> Jusqu’au 27/09 au CIAM – Centre International des Arts en Mouvement (Aix).

Rens. : 09 83 60 34 51 / http://joursetnuitsdecirques.fr/

Le programme complet du festival Jours [et nuits] de cirque(s) sans fin ici