La Veillée + Dernières Nouvelles des étoiles
La Veillée
C’est une histoire de veillée, là-bas dans le petit village cerné par les montagnes. Le vieil homme, allongé sur son lit, le corps paisible et le visage radieux. Alors tous viennent autour du corps lui dire adieu. La famille, les amis, les voisins. Trois jours durant, ils parlent, boivent, pleurent, se disputent et se souviennent… Et puis aussi ils rient.
Dernières Nouvelles des étoiles
Quinze scientifiques partent pour treize mois en hivernage isolé sur la base Concordia en Antarctique. Leur mission est de faire fonctionner le télescope IRAIT, situé à 3300 mètres d'altitude, dans les conditions d'observation les plus parfaites qui soient. La première image c'est le territoire, l'immensité glacée, l'espace infini. La découverte de la base et des autres hivernants. Et puis le dernier avion s'en va et la routine commence. Les journées s'étirent, les semaines se ressemblent. Les communications avec les proches se raréfient. La nuit tombe, pour de longs mois. Les hivernants ne se parlent plus. Certains trouvent une forme de quiétude dans la solitude, d'autres la vivent plus difficilement. L'éloignement et l'isolement les amènent à se poser des questions sur eux-mêmes et sur la société qu'ils ont quittée. Ce film tisse le fil des pensées d'un hivernant sur ces treize mois, son détachement progressif quant au monde qu'il connaît et son basculement vers un véritable voyage intérieur. Son esprit bouillonne : les souvenirs affluent, les éclats de lucidité se mêlent à la peur du retour, et puis ses pensées dérivent paisiblement vers l'abstraction.
Le vendredi 15 mars 2019 à 19h
4,50/6 €. 2 films : 8 €. Buffet : 7 €
http://festivalrisc.org/risc-12e-edition/
12 rue Denis Papin
13110 Port-de-Bouc
04 42 06 29 77
Article paru le mercredi 6 mars 2019 dans Ventilo n° 424
RISC 2019 – Rencontres Internationales Sciences et Cinémas
Scènes de méninges
La fameuse structure Polly Maggoo présente la douzième édition des Rencontres Internationales Sciences & Cinémas à Marseille, au Videodrome 2, au Gyptis, à La Baleine et au Muséum d’Histoire Naturelle. L’occasion de développer plus en profondeur les liens complexes entre recherche scientifique et geste cinématographique.
La question scientifique a toujours trouvé son écho dans le geste cinématographique. Si le cinématographe a rencontré, après son invention, une méfiance voire un rejet certain de la part de la communauté scientifique, il est indéniable que cette dernière s’est de prime abord intéressée au développement des recherches dans le domaine de l’image en mouvement. Viendront ensuite les sujets du prétexte didactique dans les manifestations scientifiques, de la représentation du chercheur lui-même de la matière cinéma (chimique et technique) jusqu’aux documentaires de création, dont le récit peut apparaitre comme une démocratisation de la recherche. C’est dire comme les deux disciplines sont (in)variablement liées, et devaient légitimement faire l’objet d’une manifestation à part entière qui en dénouerait, au fil des années, les points de convergence. Cet événement, c’est justement l’association Polly Maggoo qui, depuis douze ans, le propose, pour notre plus grand plaisir, au cœur de la cité phocéenne, avec les Rencontres Internationales Sciences et Cinémas, composées d’une quarantaine de films et d’une poignée de rencontres, cinéastes et chercheurs. La soirée d’ouverture, au cinéma le Gyptis, nous offrira l’occasion de trois découvertes cinématographiques, dont le saisissant Dernières Nouvelles des étoiles de Jonathan Millet, filmé au sein d’une base scientifique reculée d’Antarctique, mais dont le sujet se concentre sur les mécanismes de l’isolement du narrateur. Soulignons que le cinéaste sera également présent, le lendemain, pour une séance spéciale au cinéma le Méliès de Port-de-Bouc, également accompagné de son dernier opus, La Veillée. Parmi cette programmation riche et passionnante, nous retrouverons pêle-mêle le programme, à la Baleine, des films d’étudiants des Beaux-Arts de Marseille, les films Monsieur Kubota d’Anush Hamzehian et Vittorio Mortarotti, L’Esprit des lieux de Stéphane Manchematin et Serge Steyer ou le très beau La Nuit des sacs plastiques du Marseillais Gabriel Harel. Ainsi que de nombreux autres formats courts, dont la séance du samedi 16 mars au Videodrome 2, dans le cadre de la Fête du Court-métrage.Emmanuel Vigne