Dusk chorus (V.O.)

Documentaire de Nika Saravanja et Alessandro d'Emilia (Italie - 2017 - 1h02). Séance en plein air, précédée à 20h30 par une conversation entre Thierry Paquot (philosophe, auteur de Géopoétique de l'eau, hommage à Gaston Bachelard) et Gilles Clément (jardinier poète)

David Monacchi, explorateur hi-tech, connait bien la forêt amazonienne, mais son mode d’exploration n’est pas commun. Artiste sonore, "field recordiste", compositeur éco-acoustique, c’est par le son qu’il appréhende le terrain. Car le paysage sonore de cette région est d’une richesse équivalente à la diversité de la faune qui le produit. Aujourd’hui le réchauffement climatique et la main de l’Homme, menacent les espèces, et la pollution sonore elle-même est en cause dans la disparition de certaines d’entre-elles ; la nature étant bien faite, le spectre sonore de la forêt est fondé sur un équilibre subtil, dans lequel chaque espèce communique sur une fréquence bien précise, ne parasitant jamais les autres. Le chamboulement induit par l’Homme, par l’installation d’un pipeline par exemple, bouleverse cet équilibre.
David Monacchi se donne pour mission de sauvegarder cet héritage sonore millénaire en l’enregistrant. Alors, Dusk Chorus - Based on Fragments of Extinction, documentation filmique d’un travail de documentation sonore, glisse peu à peu de la beauté des images-paysages à l’expérience auditive, grâce notamment à un sound design à la hauteur de son sujet.

Pavillon de Vendôme
Le samedi 22 septembre 2018 à 22h
Entrée libre
www.imagedeville.org
13 rue de la Molle / 32 rue Célony
13100 Aix-en-Provence
04 42 91 88 75

Article paru le jeudi 20 septembre 2018 dans Ventilo n° 414

Journées du Film sur l’environnement

Vert d’eau

 

Image de Ville propose au sein de la cité aixoise la treizième édition des Journées du Film sur l’Environnement, avec deux temps forts à ne manquer sous aucun prétexte : la rencontre avec Gilles Clément, et la rétrospective des œuvres de Dominique Marchais.

  Au fil, entre autres, de ses deux manifestations annuelles — le festival sur l’architecture et l’espace urbain, et les Journées du Film sur l’Environnement —, l’équipe d’Image de Ville s’est taillé la réputation, largement méritée, d’exigence cinématographique et d’intelligence des regards, parmi les plus aiguisées qui soient. À chaque édition, la programmation des événements déroule une pertinence phénoménologique sur les sujets traités, offrant la découverte d’œuvres filmiques singulières et de temps d’échanges particulièrement rares dans le paysage festivalier. C’est derechef le cas pour la nouvelle mouture des Journées du Film sur l’Environnement. Trois jours durant lesquels Image de Ville interrogera le mouvement du paysage, à l’aune d’une révolution climatique dont les conséquences — forcément dramatiques — ne peuvent encore être réellement mesurées, mais qui impactent déjà toutes les espèces vivant sur cette planète. Comme le rappelle l’éminent invité de cette nouvelle édition, le paysagiste-poète Gilles Clément, le paysage est « ce que nous gardons en mémoire après avoir cessé de regarder ; ce que nous gardons en mémoire après avoir cessé d’exercer nos sens au sein d’un espace investi par le corps. » Cet activiste de l’écologie humaniste, créateur, entre autres, du Jardin Planétaire, « concept destiné à envisager de façon conjointe et enchevêtrée la diversité des êtres sur la planète et le rôle gestionnaire de l’homme face à cette diversité », sera à l’honneur de la manifestation le samedi 22 septembre pour une table ronde (sur les paysages marins, en compagnie de Nicolas Floc’h, François Talin et François Lejault), une conversation avec le philosophe Thierry Paquot et la projection du film Dusk Chorus de Nika Saravanja et Alessandro d’Emilia. L’autre temps fort de cette treizième édition est la magnifique rétrospective des trois longs métrages documentaires du cinéaste Dominique Marchais. Avec Nul homme n’est une île, La Ligne de partage des eaux et Le Temps des grâces, le réalisateur, dont la rigueur d’écriture n’est plus à présenter, pose un regard cinématographique splendide sur le paysage, l’aménagement du territoire, l’exploitation des ressources, l’action politique locale et l’engagement citoyen. Et contribue à imposer cette nouvelle édition des Journées du Film sur l’Environnement comme l’un des événements incontournables de la rentrée.  

Emmanuel Vigne

 

Journées du Film sur l’environnement : du 20 au 22/09 à Aix-en-Provence.

Rens. : 04 42 57 30 83 / www.imagedeville.org

Le programme complet du festival journées du film sur l’environnement