Wade Spayer (1999) © Matthieu Verdeil

Les 25 ans du Bowl de Marseille

La coupe au Bowl

 

Pour les vingt-cinq ans du célèbre bowl de Marseille, le monde du skate fait les choses en grand : compétition internationale, festival de sports urbains, documentaire… Retour sur l’histoire d’un pionnier.

 

Pour la sixième année consécutive, la fine fleur du sport urbain s’est installée à Marseille à l’occasion de la Sosh Freestyle Cup, un festival de skate, de BMX, de glisse, de musique… Une rencontre internationale autant plébiscitée par les professionnels que les amateurs. Preuve (s’il en fallait) que le bowl de Marseille bénéficie toujours de sa reconnaissance mondiale, et ce vingt-cinq ans après sa construction. La véritable célébration de cet anniversaire se déroulera le premier week-end de septembre avec un hommage aux premières éditions de Bowlrider, la compétition qui a fait connaître le bowl de Marseille au monde entier. Une quarantaine de professionnels européens et américains seront présents, dont Pedro Barros, Alessandro Sorgente, Chris Russell… Autant pour participer à la compétition que pour rendre hommage à cette fameuse structure de béton qui, pour beaucoup, reste un exemple. A Marseille aussi, le bowl est connu et reconnu. « Toute une génération de Marseillais a grandi avec ce skatepark » explique Matthieu Verdeil, en charge d’un documentaire sur le bowl de Marseille. Pour lui et pour d’autres, ce skatepark n’est pas seulement un lieu dédié au sport urbain : quand il a été créé en 1991, la culture du skate était encore assez peu répandue dans la région, ou on lui préférait le skate de rue. Autant dire que le projet de Jean-Pierre Collinet, à l’époque étudiant en architecture et skateur, a eu du mal à être pris au sérieux. Entre terrain de sport et objet architectural, il révolutionnera pourtant la pratique du skate : « pragmatisme » et « conservation d’énergie » en sont les maîtres mots, faisant du bowl un lieu accueillant tous les niveaux. Le succès de cet « ovni » est tel que le skatepark supplantera bientôt la rue. « Il y a eu un tournant et une évolution de la pratique », explique Matthieu Verdeil. En 1999, avec le premier Bowlrider, le modèle s’exporte et Marseille devient la destination incontournable des skateurs. L’année suivante, il est même reproduit dans le jeu vidéo Tony Hawk’s Pro Skater 2… La structure finit même pas dépasser sa fonction première. Au fil des années, elle s’inscrira au patrimoine architectural de la ville, à tel point que lorsque des rumeurs sur sa destruction sont apparues, une pétition a été mise en ligne. Résultat : la mairie s’est engagée à le réhabiliter dès 2017, alors qu’il était mal entretenu depuis quelques temps. Une deuxième jeunesse méritée.

Léa Soula