Dancer in the dark

Le chef-d’œuvre de Shakespeare Roméo et Juliette a inspiré plus d’un artiste. Julien Lestel en a tiré un ballet entre classicisme et modernité, presque sans fausse note.

L’histoire de Roméo et Juliette fait partie de ces œuvres mondialement reconnues, mises en scène plus d’une fois et que l’on prend pourtant toujours plaisir à revoir ou à relire.
Comme d’autres avant lui, Julien Lestel a choisi de livrer sa propre vision de ce drame romantique. Danseur, c’est donc avec un ballet qu’il réécrit l’histoire d’amour et de haine des maisons Montaigu et Capulet. Au son de la partition de Sergueï Prokofiev, l’une des plus célèbres et des plus réussies, Lestel enchaîne les tableaux, de la rencontre de Juliette et Paris au dénouement tragique, en passant par le mariage secret et les morts, inévitables, de Thibalt et Mercutio.
Pour ceux qui ne seraient pas familier avec les personnages, Lestel réussit parfaitement à déterminer chaque rôle grâce à des chorégraphies bien particulières. Le meilleur exemple est Mercutio, qui volerait presque la vedette à Roméo tant l’interprète sait lui donner corps et transmettre au public le plaisir qu’il a à danser. C’est d’ailleurs avec lui que l’on découvre pleinement le choix de Lestel d’avoir voulu croiser classique et contemporain, non seulement d’un point de vue chorégraphique, mais également dans la mise en scène, puisqu’il intègre de la vidéo et des jeux d’ombres et de lumières. Si l’ensemble s’avère réussi, quelques points cassent tout de même la fluidité du ballet : des scènes trop sombres qui ne rendent pas hommage à la chorégraphie ou un manque d’humour dans certains tableaux, qui aurait pu alléger la présence du personnage du père par exemple. Malgré ces points de détails, le travail de la compagnie, la modernité de la mise en scène et les chorégraphies font tout de même pencher la balance du bon côté et permettent à ce Roméo et Juliette de s’inscrire dans les adaptations réussies.

Aileen Orain

Roméo et Juliette par la C^ie Julien Lestel était présenté le 5/04 à l’Opéra de Marseille.
Pour en savoir plus : www.compagniejulienlestel.com